Les coulisses de la guerre Fillon – Copé
L'élection pour la présidence de l'UMP se tiendra dans un mois. Il y a donc encore un long mois à tenir pour les deux camps. Si je m'étais déjà exprimé pour dire qu'une bataille interne au sein de l'UMP était logique et naturelle, force est de constater que la tension monte entre François Fillon et Jean-François Copé. Au siège de l'UMP, les choses ne vont pas mieux : le responsable des services juridiques vient de se faire licencier. L'enjeu, tout le monde le sait, c'est 2017. Du coup, cette bataille ne laisse pas Nicolas Sarkozy indifférent même si, officiellement, il ne se mêle pas à la bataille. En réalité, il s'agit pour lui de préserver au maximum ses chances de retour. Plus personne ne doute de sa volonté de revenir si les circonstances le lui permettent. Nicolas Sarkozy est convaincu que Fillon va remporter l'élection interne or les relations entre les deux hommes se sont tendues. Celui qui fut traité de "collaborateur" par l'ancien président de la République, compte bien jouer sa carte personnelle en 2017. Le magazine Le Point daté du 18 octobre révèle quelques anecdotes entre Fillon et Sarkozy et souligne que "les relations entre les deux hommes sont glaciales". Pour Sarkozy, le pire des scénarios serait que Fillon remporte largement l'élection. Il serait légitime et mettrait la main sur le parti. Idéal pour 2017. Du coup, dans le camp de l'ancien président de la République, on s'active pour que Copé fasse le meilleur score possible. Le soutien apporté par Brice Hortefeux à Copé en est le dernier exemple. L'idéal pour Nicolas Sarkozy serait que le score soit le plus serré possible, que l'UMP soit ingouvernable avec un FN au plus haut en 2014. Il n'y aurait rien de mieux pour lui permettre d'adopter la posture du sauveur de la droite. Pas sûr que ce scénario rêvé par Nicolas Sarkozy se produise.
…Et oui ça va se compliquer ! Je n’ai jamais cru un seul instant que Nicolas Sarkozy n’ait aucune intention de revenir au pouvoir, jamais, ce n’est ni dans le tempérament de l’homme ni dans la logique de la situation à venir.
Mais, car il y a un gros MAIS, oui si Fillon, prend le pouvoir à l’UMP ça va bigrement lui compliquer la tâche…Comment faire en 2017 si celui ci était plébiscité comme le meilleur candidat par les adhérents et militants ? Mais bon, Fillon, même chef de L’UMP sera-t-il pour autant capable de fédérer toute la droite, et son image n’aura-t-elle pas vieillie ?
De plus il y a un événement qui s’est produit cette semaine et qui peut troubler le jeu pour les présidentielles: la création par Jean-Louis Borloo d’un nouveau centre…
Je pense qu’il peut reconstruire ce que Bayerou par ses errances et l’incohérence de son comportement a détruit.Imaginons qu’il ramène le futur UDI au niveau de l’UDF de Giscard d’Estaing …C’est possible,car il peut ratisser large de la gauche jusqu’à certains UMP, lassés de cette guérilla interne et pensant que Sarkozy ne peut pas revenir après un rejet sur sa façon de gouverner…
Et puis à n’en pas douter on verra sûrement Manuel Valls se mettre sur les rangs, déjà, il se place, en donnant aux électeurs du centre et même de la droite des gages de sérieux en pratiquant en tant que ministre de l’intérieur une politique de fermeté que n’eut pas désavoué Claude Guéant…Et dans le même temps pour rassurer le PS qui pourrait justement le lui reprocher, il donne des signes de « générosité de gauche » en disant qu’il veut faciliter l’accès à la naturalisation des étrangers… Ajoutons à cela le FN en embuscade…On ne peut être sûr de rien.
Si d’une chose, c’est qu’après Sarkozy, et compte tenu de la nouvelle donne mondiale, plus personne ne pourra tenir un discours faisant référence aux mêmes dogmes et certitudes archaïques, ni de Gauche … Ni de droite.
PS: …Complément à mon précédent message.
Ce soir j’ai regardé le débat Copé/Fillon sur la 2, et je dois dire qu’ils ont su merveilleusement éviter ce que très certainement les observateurs sur le plateau attendaient:Le piège de l’affrontement suicidaire.Rien de tout ça, une affirmation de personnalités différentes certes,mais pas une de ces petites phrases vachardes qui aurait pu prêter à une interprétation conflictuelle.Rien.Bien joué.
Demain, sûrement que privés d’arguments, le seul jugement des socialistes sera de dire, vieux poncif: Bonnet blanc/blanc bonnet.
Évidemment aucun des deux ne renonce à ses ambitions, mais pas de » couac » au sein de l’UMP. ça repose.
Chacun jugera en fonction de sa sensibilité. Fillon bénéficie d’une image de « presque Président » du fait de son expérience de premier ministre… Cela peut aussi être un handicap, Copé lui donne une image de battant, à l’écoute de la France profonde et selon la suite des événements ceci peut l’aider à faire la différence…
( à suivre…)
…Quand je relis ce que j’avais écrit à la suite du face à face télévisuel Coppé / Fillon, je mesure mieux l’ampleur de la mascarade…
On s’en était fait des sourires ce soir là:
» Et mon cher ami,mais bien sûr que rien ne nous sépare sur le fond … Et que je te souris, et que je t’envoie des oeillades complices … Et que nous menons le même combat etc…Surtout ne pas donner prise à l’opposition qui miserait sur une guerre des chefs…
Il aurait mieux valu s’étriper en direct ce soir là , on aurait gagné du temps , et évité le spectacle d’une mauvaise comédie de boulevard jouée par des acteurs qui ne croient pas à leur texte …
Et que va-t-il rester de l’UMP après tout ça ?