Grèce : par ici la sortie ?
Les Grecs ont massivement rejeté le plan d'aide proposé par l'UE. Le choix démocratique des Grecs n'est pas contestable. Pour autant, si les Grecs ont le droit d'accepter ou non les propositions des Européens, Les Européens ont également le droit de refuser de formuler un autre plan. Au lendemain du référendum, la BCE a décidé de maintenir le plan d'aide aux banques grecques. C'est logique, la BCE ne pouvait pas prendre l'initiative de couper le robinet qui aurait exclu de fait la Grèce de la zone euro. C'est au pouvoir politique de faire ou non ce choix. En attendant, la Grèce devra rembourser le 20 juillet 3,5 milliards à la BCE. Cela laisse un peu de temps pour essayer de trouver un accord même s'il faudra en trouver un beaucoup plus vite car le manque de liquidité pourrait se transformer en violence assez rapidement.
Tsipras de son côté est convaincu que jamais les Européens ne prendront le risque de laisser la Grèce sortir de la zone euro. C'est son pari et il n'a pas forcément tort. Il suffit d'écouter les leaders du PS pour comprendre que nous sommes prêts à nous coucher et à céder aux injonctions du parti d'extrême gauche allié à l'extrême droite. A l'inverse l'Allemagne est excédée.
Quelques voix s'expriment pour faire entendre un son de cloche différent. C'est le cas de Valéry Giscard d'Estaing qui propose de mettre la Grèce "en congé de l'euro". Il a raison. On ne peut pas discuter dans le vide pendant des années avec un parti politique qui n'a absolument pas envie de rembourser la dette. Je rappelle simplement que les Grecs ont payé en moyenne 4 à 5 points de PIB d'impôts en moins que la moyenne européenne depuis son entrée dans la zone €. Ceci représente un manque à gagner fiscal d'environ 10 milliards d'euros par an sur 12 ans, soit 120 milliards d'euros.