Les chiffres de la croissance française publiés la semaine dernière par l'Insee sont bons : +0,6% t/t. Ce n'est pas vraiment une surprise. Il y a 6 mois je publiais un texte sur le site Le Plus L'Obs intitulé : "Vers une croissance meilleure en 2015 ? C'est bien possible ! La preuve en 6 points"

Quand on regarde les chiffres dans le détail, on constate que la consommation des ménages a fortement accéléré (+0,8% t/t, après +0,1% t/t) portée par un pouvoir d'achat orienté à la hausse grâce à la baisse des prix du pétrole. Autre bonne nouvelle : l’investissement des entreprises a enfin (légèrement) progressé (+0,2% t/t, après -0,1% t/t), grâce à une demande un peu plus soutenue et surtout grâce à des taux d’intérêt très faibles. Par ailleurs, les stocks ont apporté une contribution très positive à l’activité : +0,5 point, après une contribution de -0,3 point. 

Il faut être clair : ces chiffres sont bons mais ils sont à relativiser. En effet, notre économie bénéficie depuis bientôt 1 an d'un contexte exceptionnel : un prix du pétrole qui a fortement chuté, des taux très bas et un euro qui a baissé. Vous l'avez compris, l'essentiel de la croissance provient d'éléments extérieurs sur lesquels le gouvernement n'a eu aucune prise. Par ailleurs, même avec ce contexte exceptionnel, le PIB ne devrait progresser que d'environ 1% en 2015. Le FMI table sur une croissance de 1,2%. Or ce niveau de croissance ne devrait pas permettre d'inverser de façon significative le courbe du chômage puisqu'il faut 1,5% de croissance pour y arriver. Grâce à des facteurs exogènes, l'économie française va mieux mais elle n'est pas encore sur le chemin d'une croissance forte et durable.