Nicolas Sarkozy a plaidé hier à Davos pour la mise en place d'une taxe "infinitésimale" sur les transactions financières afin de financer l'aide au développement. Il l'avait déjà plaidé de la même manière lors de ses voeux à la presse. A un an de la présidentielle, le chef de l'Etat veut en faire un marqueur (de gauche) de la fin de son quinquennat. A tel point qu'il se déclare prêt à  la mettre en place même avec très peu de pays.

Plusieurs remarques sur cette idée :

– d'abord, elle est "politiquement" correcte. Elle donne bonne conscience à ses défenseurs. Or, on n'évalue pas la pertinence d'une mesure à ses intentions mais à ses résultats attendus.

– ensuite, le France a un talent inégalé pour se mettre des boulets fiscaux aux pieds. Oui ,parce que il va falloir attendre longtemps, très longtemps avant que la Chine et les USA mettent en place une mesure identique. En réalité, ils ne le feront jamais.

– enfin et surtout, le versement de milliards de dollars vers des pays corrompus, non démocratiques revient à mettre de l'essence dans une voiture qui n'a pas de moteur. Vous pouvez mettre toujours plus d'essence, la voiture ne roulera pas plus pour autant. En général, les fonds versés vont plutôt alimenter les comptes des dictateurs en place et les populations ne voient jamais, ou presque, l'ombre d'un dollar.

Pour se développer, les pays doivent d'abord compter sur leurs propres forces. Après il y a un certain nombre d'éléments qui sont incontournables : démocratie, éducation, santé, capitalisme et travail des ONG. Tout le reste, ce n'est que du baratin.