Cette fois c'est sûr, une nouvelle guerre mondiale a débuté. Mais de quelle guerre s'agit-il ? Il n'est pas question de soldats qui vont s'entretuer ou de territoires à conquérir. Non, cette nouvelle guerre mondiale est économique et, pour être plus précis, c'est une guerre sur les changes. L'enjeu ? La compétitivité des entreprises, donc la croissance économique, donc des emplois. D'ailleurs, le Ministre brésilien des finances ne s'y est pas trompé lui qui vient de déclarer que le Brésil ne serait pas la victime de "la guerre des monnaies". Lire ici

Dans le même temps, le Congrès américain vient d'adopter un projet de loi prévoyant des mesures de rétorsion contre la Chine accusée de sous-évaluer volontairement sa monnaie. Lire ici

Du côté des perdants le Japon avec un Yen qui ne cesse de progresser malgré une récente intervention de la Banque du Japon qui est impuissante face à ce phénomène qui étrangle les entreprises exportatrices. Toujours du côté des perdants, le Franc suisse qui fait office de valeur refuge. Et puis l'Euro qui vient de passer de 1,18 dollar à 1,37 dollar en quelques mois. Ces variations violentes de la parité euro/dollar posent un sérieux problème à la zone euro.

Du côté des gagnants (des plus malins en réalité), les Etats-Unis et la Chine. Avec une économie encore faible, les Américains ne veulent pas voir leur monnaie s'apprécier face à l'Euro. Ils sont exaspérés par l'attitude des autorités chinoises qui surfent sur leur Yuan faible mais leur priorité reste de maintenir le dollar à un faible niveau face à l'Euro.

Vous l'avez compris, la guerre des changes se joue pour le moment en coulisses mais les enjeux sont considérables et se chiffrent en millions d'emplois. Le Président de la République prend la présidence du G20 en novembre et souhaite mettre sur la table ce sujet sensible. Il a parfaitement raison mais la bataille s'annonce rude.