Où en est l’économie française ?
Les chiffres de croissance du deuxième trimestre sont connus depuis plus d'un mois, les chiffres du chômage sont suivis à la loupe, le gouvernement vient d'ajuster ses prévisions de croissance pour 2010, bref nous avons tous les éléments pour faire le point sur l'état de santé de notre économie.
La croissance est meilleure que prévu, +0,6% t/t au deuxième trimestre ce qui est supérieur aux prévisions. Ce chiffre a conduit F Fillon à rehausser les prévisions de croissance pour 2010 à +1,5% contre +1,4% auparavant. Souvenons-nous que l'année dernière au moment où le gouvernement a présenté son budget, le PLF tablait sur une croissance de 0,75% pour 2010. Souvenons-nous qu'à l'époque toute l'opposition avait dénoncé des prévisions de croissance qu'elle jugeait "irréalistes", "pas crédibles" et "ridicules". Et oui, il y a un an, l'économie mondiale allait bien plus mal qu'aujourd'hui. Les indicateurs avancés de la croissance pour le troisième trimestre montrent que la croissance reste assez soutenue ce qui devrait permettre à notre économie d'atteindre les 1,5% de croissance voire les 1,6% pour l'ensemble de l'année. Incontestablement, notre pays a bien mieux résisté à la profonde récession mondiale que la plupart des pays développés. Incontestablement, la croissance est revenue. Incontestablement, cette croissance économique est encore trop faible pour être suffisamment créatrice d'emplois. Le taux de chômage reste élevé et les chiffres de septembre ne sont pas bons après deux mois (juin et juillet) qui furent meilleurs. Les prévisions des économistes pour 2011 vont d'une croissance de 1,3% pour les plus pessimistes à +2,1% pour les plus optimistes. Au global notre économie présente des signes encourageants de reprise mais cette amélioration reste fragile. Un mot sur le déficit budgétaire : là encore le gouvernement a révisé ces prévisions mais à la baisse cette fois-ci. Le déficit budgétaire sera moins élevé que prévu (7,8% du PIB), ce qui reste extraordinairement élevé mais très lié à la crise et à l'effondrement des recettes fiscales. Si la croissance s'enroule des 1,8% pour l'année prochaine, on peut espérer une amélioration sur le front de l'emploi au cours des prochains mois et une nette amélioration des comptes publics.