Le poids excessif des dépenses publiques à l’origine du déclin de la France
La croissance a été nulle au premier trimestre après une année 2013 quasi nulle (+0,3%). Au moment où l'Europe envoie des signes de reprise, il est frappant de constater que notre pays est à la traîne, englué dans ses problèmes. La France est sur le déclin et s'enfonce avec une régularité étonnante vers une stagnation durable de son économie. Ce déclin n'est pas le résultat de la politique conduite depuis le 6 mai 2012. Non, les mesures prises sur le plan fiscal par François Hollande n'ont fait qu’accélérer ce processus qui est à l’œuvre depuis 40 ans. Le président de la République semble l'avoir compris en engageant un programme d'économies important. Je doute cependant qu'il aille à son terme.
Quel est le principal problème auquel notre pays est confronté ? Des dépenses publiques excessives, très excessives. Elles représentent 57% du PIB, pratiquement un record du monde. C'est, à titre d'exemple, 10 points de plus qu'en Allemagne qui n'est pas, à ma connaissance, un pays sous-développé. Cela fait 40 ans que l’État n'a pas voté un budget en équilibre. Je suis frappé d'entendre très souvent les politiques expliquer que réduire les dépenses publiques serait porteur de récession. Mais si baisser les dépenses publiques est facteur de récession, les augmenter serait porteur de croissance. Or, depuis 40 ans nos dépenses publiques augmentent sans cesse et notre potentiel de croissance baisse. En clair, plus le dette de notre pays augmente, plus notre croissance tend vers zéro. En réalité, il a des échelles de temps qu'il faut prendre en compte. A très court terme, la baisse des dépenses publiques peut être récessive mais porteuse de croissance à moyen long terme. L'exemple de la Suède nous l'a prouvé il n'y a pas si longtemps et l'Espagne va nous le prouver au cours des prochaines années. Comme la classe politique dans son ensemble a été incapable de tenir les dépenses de l’État, elle a fait le choix de la facilité pour tenter de limiter la casse : augmenter les prélèvements obligatoires et creuser la dette. Cette méthode est désastreuse et a pulvérisé notre tissu industriel. Nous perdons depuis 30 ans environ 70 000 emplois industriels par an. Or, l'emploi industriel est fondamental car chaque pour chaque poste créé dans l'industrie, il y a 3 ou 4 emplois induits dans les services. Cette hémorragie de l'emploi industriel depuis 30 ans est un véritable désastre mais un désastre qui s'explique facilement : entre 1997 et 2010, le coût horaire du travail dans l'industrie a augmenté de 50% en France contre 30% en Allemagne. L'écart est considérable. Par ailleurs, l'alourdissement des prélèvements obligatoires pénalise fortement la rentabilité des entreprises industrielles : leur taux de marge (rapport de l'EBE à la valeur ajoutée) est en moyenne à peine supérieur à 20%, c'est le niveau le plus bas depuis le milieu des années 80. Par ailleurs, nous avons le record d'Europe de l'impôt sur les sociétés. Nos entreprises sont étranglées par le poids des charges et des entreprises qui ne dégagent pas de marges ne peuvent ni innover ni investir.
Le déclin se résume ainsi : des dépenses publiques toujours orientées à la hausse, financées par l'explosion de la dette et la forte augmentation des prélèvements obligatoires. Ces deux phénomènes (mais pas seulement) laminent notre potentiel de croissance qui tend vers zéro et qui restera durablement faible. Or, pas de croissance = pas de créations d'emplois et pas de créations d'emplois = chômage durablement élevé.
L’Etat va baisser ses dotations à destination des collectivités locales de 11 milliards d’euros sur 3 ans. En tant que maire, cela pose-t-il problème à ta collectivité ?