Quelle ténébreuse affaire….et voilà que neuf Français sont inculpés pour "escroquerie" et, plus grave, "enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil". Cette accusation est passible, selon le code pénal tchadien, de vingt ans de travaux forcés. L’enfer en réalité.

On peut d’ailleurs craindre le pire lorsque l’on entend le président tchadien, Idriss Déby, déclarer devant les journalistes que les inculpés pouvaient avoir comme objectif initial de mettre ces enfants à la disposition de réseaux pédophiles…. Bien entendu, ces aventuriers de l’humanitaire n’avaient pas cet objectif mais, comme toujours en pareil cas, cette affaire est instrumentalisée par le pouvoir en place à des fins de politique intérieure.

Je ne sais pas précisément ce qui s’est passé mais force est de constater que l’arche de Zoé a fait preuve d’amateurisme et de négligence. C’est d’ailleurs un problème majeur et les conséquences de cette affaire sont nombreuses.

D’abord elle place la diplomatie française dans une situation difficile.

Ensuite, elle met 9 Français dans une situation judiciaire très compliquée avec de possibles travaux forcés en ligne de mire.

Et enfin, elle discrédite le travail des ONG dans leur ensemble ce qui est déplorable.

Le travail des ONG est souvent remarquable, mais l’efficacité de ce travail passe par du professionnalisme. On ne peut pas intervenir dans des endroits du monde en guerre sur une simple impulsion. Le responsable de l’arche de Zoé est connu pour son engagement humanitaire sincère mais aussi pour son côté impulsif qui le fait réagir et agir très vite. Il semblerait que son périple au Tchad soit l’exemple type de ces actions décidées dans la précipitation, actions qui tôt ou tard devaient se terminer en fiasco. C’est le cas aujourd’hui.

Les bons sentiments humanitaires n’engendrent pas systématiquement les bons résultats. Laissons agir les ONG qui ont une longue expérience de l’action humanitaire.

Flavien NEUVY