On ne compte plus les pertes pour les banques depuis le début de la crise des "Subprime"et fait rarissime, des banques font faillite. Dernière victime en date et  non des moindre, Lehman Brothers qui s’est mise sous la protection de la loi américaine dite du Chapitre 11. Cette vénérable institution qui existe depuis 158 ans et qui avait réussi à traverser les crises de ce siècle (dont celle de 1929) sans encombre, vient donc de sombrer.

La crainte des marchés financiers c’est d’avoir une réaction en chaîne à cette faillite qui pourrait déboucher sur une crise systémique de grande ampleur. Alan Greenspan, l’ex gouverneur de la Federal Reserve, vient de déclarer qu’il n’avait jamais connu une crise d’une telle gravité.

Bien sûr, cette crise est instrumentalisée par certains qui espèrent et attendent en vain depuis des décennies une crise du capitalisme qui mettrait fin au système une bonne fois pour toutes. On nous explique que ce sont les "excès du système" et qu’il "est urgent de remettre de l’ordre". En clair, plus d’État, ore et toujours. Une fois encore, le système sortira renforcé de la crise. Les capacités d’adaptation et de rebond du capitalisme sont toujours sous estimées.

En ce qui me concerne, je suis très réservé sur les interventions du Trésor américain afin de sauver Fannie Mae et Freddie Mac. On ne peut pas avoir des bénéfices privés et des pertes portées par le contribuable. En clair, si des erreurs de gestion ont été commises, c’est aux actionnaires d’en payer le prix. Lorsque l’on est actionnaire d’une entreprise, on accepte et on assume le risque pris.

Pour revenir à la crise actuelle, je pense que le bout du tunnel approche. Attention : je ne suis pas en train d’expliquer que dans un mois tout sera fini, la crise sera longue et le 4ème trimestre 2008 et le début d’année 2009 risquent d’être très difficiles. Pour autant, je suis convaincu que petit à petit les choses vont rentrer dans l’ordre.
Notons que le prix du baril de brut est ce soir à 96$ et il n’est pas exclu qu’il termine l’année à 75$. Cette baisse spectaculaire tire l’inflation vers le bas et va offrir un peu de répit aux ménages et va surtout permettre aux banques centrales de baisser les taux directeurs. Cette baisse en zone euro est impérative pour redonner de l’air aux entreprises, aux ménages et aux banques.

Flavien Neuvy