Aqmi : la France change de méthode
L'Aqmi vient de revendiquer l'enlèvement des 7 personnes à Arlit la semaine dernière dont 5 Français. Ce n'est pas une surprise, la méthode employée ne laissait guère de doute. Mais cette fois-ci Aqmi a peut-être fait une erreur majeur avec ces enlèvements qui ressemblent à une véritable déclaration de guerre à notre pays. En effet, l'ampleur de l'enlèvement réalisé par un groupe islamiste est sans précédent et surtout, en s'attaquant à un site dans lequel Areva extrait de l'uranium, ils s'en sont pris aux intérêts stratégiques de la France. Du coup, le chef de l'Etat a visiblement décidé de changer de méthode pour lutter contre Aqmi.
Des moyens considérables sont déployés dans la plus grande discrétion. Un poste du COS (commandement des forces spéciales) a été positionné à Niamey. Un poste équivalent a été déployé à Ouagadougou selon le journal Libération. Les services de renseignements ont activé tous les moyens dont ils disposent : humains et matériels. Le satellite espion Helios est mobilisé pour quadriller la zone. La France a déployé des avions Atlantiques 2, spécialisés dans la détection des colonnes de véhicules rebelles, ainsi que le fleuron de la DRM, le Transall Gabriel. Cet avion d’interception électronique est capable d’écouter en direct des conversations téléphoniques et de les exploiter immédiatement grâce aux traducteurs qui sont à son bord. A noter la présence également de Mirages F1. Des avions Transall et Hercule C 130 sont mobilisés de même que des hélicoptères EC 725 Caracal utilisés par les forces spéciales qui sont déjà sur le terrain.
Nos forces spéciales sont capables d'opérer en totale autonomie en plein désert pendant plusieurs jours et peu d'armées au monde disposent d'un tel savoir faire. La France peut compter sur l'aide américaine pour le renseignement et sur l'aide (qui est fondamentale) du Niger, du Mali et de la Mauritanie. La zone à couvrir est vaste, très vaste. Mais la zone dans laquelle Aqmi garde probablement ses otages est grande comme la France. C'est grand mais compte tenu des moyens déployés, on peut penser que la localisation de certains groupes est possible, voire probable. Tout le problème sera de savoir quoi faire une fois un groupe preneur d'otages localisé. Car les otages ont certainement été séparés pour éviter un assaut des forces françaises. Donc pour le moment ce sont les négociations qui vont commencer et tout le monde aura intérêt à ce qu'elles aboutissent.
Aqmi a peut-être fait l'enlèvement de trop en s'en prenant aux intérêts stratégiques de notre pays. Si les otages sont tués, la France déclenchera une offensive pour éliminer Aqmi et même si tout se termine bien, on peut penser que les pays de la région et la France en ont tellement marre qu'ils voudront éliminer ces groupes terroristes.