Reprenons les faits dans l'ordre : fin 2009 l'équipementier annonce la délocalisation de son site de Villemur-sur-Tarn (31) avec 300 suppressions d'emplois à la clé. Un PSE est mis en place après un premier rejet par la justice. Le 24 septembre dernier un recours est déposé devant le tribunal des prud'hommes de Toulouse par 188 anciens salariés de l'usine, licenciés en octobre 2009, qui contestent leur licenciement pour motif économique. En représailles, mi octobre, le groupe américain annonce qu'il liquide sa filiale française Molex Automotive SARL, chargée du paiement des congés de reclassement et du Plan de sauvegarde de l'emploi. Indignation générale du côté des syndicats et de la classe politique. De son côté, Molex indique avoir payé plus de 30.000.000 euros pour permettre le financement du plan de sauvegarde de l'emploi" et que "la quasi-totalité des indemnités dues au titre du Plan de sauvegarde de l'emploi ont été réglées". Derniers évènements en date : hier Molex annonce un bénéfice 75 millions de dollars au titre de son T3; réaction immédiate et, il faut bien le dire, un peu pathétique de Christian Estrosi qui, d'une voix grave, annonce des représailles épouvantables pour l'équipementier…en demandant à Renault et PSA de rompre les contrats commerciaux qu'ils ont avec Molex.

Plusieurs remarques :

– 1/ il aurait mieux fait de se renseigner avant de se lancer dans de telles déclarations : PSA n'a pas de relations commerciales avec Molex, ce sera facile de les rompre et pour Renault Molex est un fournisseur de second rang…

– 2/ Christian Estrosi se comporte avec ses injonctions comme si Renault et PSA appartenaient à l'Etat. Pas de chance, ces deux entreprises sont privées et les stratégies de ces groupes ne sont pas dictées par un ministre.

– 3/ l'attitude de Molex n'est pas acceptable. Suspendre son PSE est inadmissible et il faut donc engager avec Molex des actions en justice afin que cette entreprise respecte tous ses engagements. L'efficacité en politique ce ne sont pas de grands discours (démagogiques) mais des actions efficaces. Estrosi n'est pas crédible avec de tels propos. Il n'a aucun moyen pour dicter ses décisions aux entreprises concernées et quand bien même ses décisions seraient appliquées par les deux constructeurs tricolores, elles n'auraient aucun effet sur le problème posé. Pas crédible, pas efficace, je ne sais pas si on peut faire pire.

Dernier point : il faut vraiment qu'il révise avant de parler notre Ministre de l'industrie car il a évoqué les 75 millions d'euros de bénéfices de Molex alors que ce sont des dollars. D'accord cela ne change rien à l'affaire mais quand on fait des déclarations enflammées, on tente de ne pas se tromper dans les chiffres.

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