Les manies des remaniements.

Des mois qu’il est annoncé, des mois que chacun tente de convaincre qu’il est le meilleur, des mois que le Président hésite (faut-il changer de premier ministre ? Si oui, qui mettre à sa place ? Que faire de Woerth ? Et Christine Lagarde ? Et la jeune garde ? Comment donner un nouveau souffle pour cette fin de quinquennat ?..), des mois que les journalistes rapportent rumeurs, commentaires  et autres  ragots avec un plaisir à peine dissimulé, des mois que les Français…s’en moquent. Oui parce qu’il faut dire les choses telles qu’elles sont : ce n’est vraiment pas le sujet qui les intéresse. Bien sûr le microcosme ne parle que de çà. Mais il ne faut pas confondre le microcosme parisien avec la France. 

Mais puisque la presse évoque ce sujet tous les jours, je vais, à mon tour, reprendre les dernières rumeurs en date. D’abord Matignon : visiblement cela se joue entre Fillon et Borloo. L’un présente l’avantage d’être populaire à droite (sympathisants UMP et parlementaires) et l’autre présente l’avantage de repositionner l’action gouvernementale vers le centre droit avec une image sociale-écolo dont le Président aura besoin pour la dernière partie de son quinquennat. Borloo reste favori mais on ne peut pas exclure un coup de théâtre de dernière minute avec un l’arrivée d’un troisième larron (une femme par exemple).

Les ministres qui ne sont pas menacés ou qui devraient récupérer un portefeuille plus important : François Baroin (qui se voit à la place de Lagarde), Luc Chatel (qui s’est pas mal débrouillé à la tête d’un ministère réputé difficile pour la droite), Brice Hortefeux, Eric Besson (qui restera à l’immigration), Bruno Le Maire.

Les ministres qui sortent : Kouchner, Morin, Bussereau, Devedjian.

Les incertitudes : Bachelot, MAM, et puis tous les secrétaires d’Etat qui sont très menacés dans la mesure où Nicolas Sarkozy souhaite resserrer l’équipe gouvernementale…On a annoncé ici ou là un gouvernement composé de 15 membres, je n’y crois pas, à mon avis il y en aura au moins 25 pour une raison simple : c’est difficile, à 18 mois d’une élection, de se séparer de ministres qui, une fois dehors, deviennent incontrôlables car déçus de s’être fait débarquer (cf Christine Boutin…).

Pour les « poids lourds » attendus, le nom d’Alain Juppé circule avec insistance mais il pose ses conditions : la Défense ou le Quai d’Orsay et surtout, une autonomie importante (le titre de ministre d’Etat lui tient à cœur). Difficile quand on a été premier ministre de se voir traiter comme n’importe quel secrétaire d’Etat…Un point pourrait poser problème : la nomination de Borloo à Matignon. Juppé ne veut pas avoir Borloo comme n+1. Que fera-t-il si le ministre de l’écologie prend Matignon ? Difficile à dire même si, aujourd’hui, Juppé s’ennuie beaucoup à Bordeaux. Xavier Bertrand s’ennuie lui aussi à la tête de l’UMP et n’arrive pas à remettre le mouvement en…mouvement. Visiblement il est prêt à prendre n’importe quel ministère ou presque pourvu qu'on le sorte de la tête de l'UMP.

Dernier point (presque) acquis : Jean-François va prendre l’UMP afin de préparer sa candidature annoncée pour 2017.