La BCE lutte…contre l’inflation

La Banque centrale européenne a annoncé, aujourd’hui, une nouvelle hausse de 25 pb qui remonte le taux Refi à 1,50%. Cette décision était attendue mais on peut quand même s'interroger sur le bien fondé de cette décision. En effet, la BCE souhaite lutter contre l'inflation en agissant de la sorte. Plusieurs remarques : d'abord l'inflation sous-jacente (hors l'énergie et alimentaire) reste modérée. Ensuite, nous avons une situation très tendue en zone euro avec de nombreux pays qui n'ont pas encore retrouvé le chemin de la croissance. Cette hausse des taux va avoir comme conséquence de brider encore la faible croissance de la zone euro. Par ailleurs, alors que nous avons la Grèce qui est pratiquement en situation de défaut, alors que la situation de nombreux pays (Portugal, Espagne, Italie…) reste très tendue, la parité euro/dollar est à 1,45. Cette force de la monnaie européenne peut paraître surprenante compte tenu de la santé de l'économie de la zone. Mais il faut dire qu'aux USA, la décision de laisser filer le dollar a été prise depuis longtemps. 

Pour le reste, l'écart de taux (spread) entre le 10 ans français le 10 ans allemand s'est creusé ces derniers jours. 2,9% contre 3,4%. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour notre économie.

5 Comments

  • Florent Belon 8 juillet 2011

    Je suis peut-être un rabat-joie monétariste, mais la monnaie et les taux d’intérêt sont des choses trop importantes pour être confiés à une institution soumise à pressions.
    Compte tenu de la masse monétaire injectée depuis plus de 10 ans et ce qui nous attend, les taux d’intérêts en hausse ne seront que de peu d’effet face à l’inflation qui nous attend.
    Les taux d’intérêt bas sont la cocaïne de l’économie moderne. le vrai moteur c’est le progrès technique et organisationnel et ses gains de productivité.

  • Flavien Neuvy 8 juillet 2011

    Bonjour Florent,
    le problème c’est que malgré tous les pb de la zone, l’euro est très fort parce que les Chinois et les Américains ont décidé d’utiliser l’arme des taux de change. Nous sommes les dindons de la farce. Alors bien sûr, avec cet euro fort l’Allemagne dégage 150 milliards excédents par an quand on fait 60 milliards de déficit mais l’euro à 1,45 dollar pose un problème. Il faudrait tendre vers 1 euros pour 1,2 dollar. Ce n’est pas en remontant les taux qu’on va y arriver.

  • Grégory Vial 8 juillet 2011

    L’inflation sous-jacente reste modérée hors énergie et alimentaire?
    Quelle drôle d’affirmation! Vous ne la payez pas l’énergie? Vous ne payez pas non plus ce que vous mangez?
    Pourquoi mettre de côté ce qui dérange?
    De plus le calcul de l’inflation par l’INSEE ne prend pas en compte l’immobilier. Ce qui n’a pas grand sens non plus. Les citoyens n’ont-ils pas besoin de se loger?
    Est-ce que toutes ces dépenses sont fictives?
    Bien à vous

  • Flavien 9 juillet 2011

    en réponse @ Grégory : non je ne mange pas, je ne me chauffe pas et ma voiture roule à l’eau. C’est drôle cette façon d’interpréter mes propos. Ai-je écrit que ces hausses sur l’alimentaire et l’énergie ne pesaient pas sur le budget des ménages ? Si vous avez un doute sur ma position, regardez mon intervention sur Capital qui, je crois, donne une assez bonne vision de mon analyse de l’impact de ces hausses. Pourquoi les économistes regardent d’inflation sous-jacente ? Pas pour éviter de parler de points qui fâchent mais pour voir si il y a des effets de second tour, ce qui n’est pas le cas pour le moment.

  • Daniel 11 juillet 2011

    Si j’ai bien compris en excluant l’augmentation des prix pour l’alimentation et les énergies vous dites que l’inflation reste modérée. Je ne vois rien à redire la dessus si on exclue aussi les dépenses pour se loger.
    Mr Grégory Vial a à mon avis bien raison de pointer les dépenses pour se loger car elles ne se modèrent pas ; elles sont même devenues insupportables.
    A Paris , par exemple, les prix ne cessent de grimper au point que seuls les fortunés pourront y vivre. En dix ans , le parc de logements , à Paris , a augmenté de seulement 400 logements dans l’absolu et on s’étonne que les prix des logements grimpent. Pire , les logements louaient à des touristes pullulent au dépend des logements pour résidents . Les revenus moyens (je ne parle pas des bas) doivent se loger de plus en plus loin de Paris.
    C’est pareil à Lyon où même les prix en banlieue flambent pire que jamais.
    A Clermont , c’est moins visible car on a même trop construit.

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