La stratégie perdante des écologistes
La victoire de François Hollande à la primaire socialiste est une très mauvaise nouvelle pour les écologistes. Ils ne s'en cachaient pas : ils espéraient une victoire de Martine Aubry avec qui les négociations pour les législatives auraient été plus faciles. En plus d'avoir François Hollande, les écologistes ont un handicap supplémentaire : ils ont misé sur Eva Joly. Or la campagne de la candidate ne décolle pas. Elle n'existe pas. Les sondages lui attribuent 3% des intentions de vote. Avec des sondages aussi défavorables, le PS est en position de force pour les négociations en cours malgré les gesticulations et les menaces de Joly. Elle vient de déclarer "qu'il n'y aura pas d'accord de gouvernement si nous ne sommes pas d'accord sur le fait qu'il faut sortir du nucléaire. Et comme il n'y a pas de victoire de la gauche sans les écologistes, cela pose problème". Lire ici. Pour Aurélie Filippetti, les écologistes veulent «poser un flingue sur la tempe de Hollande". Lire ici. Avec Hulot comme candidat, on peut penser qu'ils auraient été plus forts pour négocier en vue des législatives. Là, François Hollande se contrefiche des écologistes car il sait que même sans accord électoral, les électeurs d'EELV voteront pour lui au deuxième tour de la présidentielle.
Sur les dernières élections, EELV a connu des scores entre 10 et 15 % grâce à la dynamique de Cohn-Bendit au moment des européennes. Je ne sais pas si Eva Joly emportera l’enthousiasme des électeurs, ceux-ci pourraient voter utile si les intentions de vote envers Marine Le Pen menaceraient le passage au second tour d’Hollande.
Toutefois les Verts ont raison de mettre au centre du débat l’énergie nucléaire dont les autres partis s’en accommodent, vision de court terme que les politiques préfèrent transmettre aux générations futures, car après nous le déluge.