L’industrie : enjeu principal de l’élection présidentielle

La campagne pour la présidentielle a du mal à décoller et c'est bien dommage. Le président n'est pas encore officiellement candidat et n'a pas encore annoncé son programme et le candidat socialiste n'a pas encore modifié le projet du PS qui est pourtant périmé. Je n'ai rien compris à ce que François Hollande proposait pour la retraite par exemple : retour à 60 ans ou non ? Rien n'est clair.

A mes yeux, l'enjeu le plus important pour notre pays, et de loin, c'est l'industrie. Notre modèle de croissance est à bout de souffle. En moyenne entre 1945 et 1974, notre croissance a été de 5,5% par an. Puis, depuis les premiers chocs pétroliers des années 70, notre croissance potentielle n'a pas cessé de baisser. Nous sommes passés de 5% à 4, puis de 4 à 3, puis de 3 à 2 et sur les dix dernières années, notre croissance moyenne a été de 1,4%. Inexorablement, elle tend vers 0. La seule question qui mérite d'être posée c'est de se demander comment on repart en croissance. Quels sont les leviers de croissance dont nous disposons ? Notre modèle repose essentiellement sur la consommation des ménages. Or celle-ci ne peut plus constituer un moteur puissant pour notre économie car nous sommes déjà saturés de produits. Dans les pays en développement, les classes moyennes s'équipent pour la première fois en voiture, télé…Cela porte la croissance dans ces pays. Nous, nous avons tout et les ménages font très attention à leurs dépenses et épargnent beaucoup. Ensuite, pour doper notre croissance nous pourrions compter sur l'investissement privé et public. L'investissement public, il ne faut pas compter dessus compte tenu de l'état de nos finances publiques. L'investissement privé non plus car les entreprises sont entrées dans un cycle de maîtrise absolue des coûts et elles investissent que si elles y sont obligées. Il ne reste plus que le moteur des exportations. Cà tombe bien, notre balance commerciale est déficitaire de 75 milliards cette année…La désindustrialisation de notre pays est dramatique, elle s'est accélérée ces dix dernières années. Depuis la mise en place des cyniques 35h, nous avons perdu plus de 600 000 emplois dans l'industrie. Mais les 35h ne sont pas seules en cause. Le  ratio  prélèvements  publics  cumulés  (impôts  et  cotisations  sociales)/valeur  ajoutée  des entreprises s’élève à 14,5 % en France en 2008 contre 7,8 % en Allemagne. Il est le plus élevé des principaux pays de la zone euro. Au fait, l'Allemagne avec la même monnaie a dégagé 150 milliards d’excédents commerciaux en 2011. Le poids de ces charges plombe la compétitivité de nos entreprises. Or les emplois industriels sont les plus simples à délocaliser. On ne peut pas regarder partir notre industrie sans rien faire. Il faut produire dans notre pays, il faut recréer les conditions de la ré-industrialisation de la France. C'est une priorité absolue, on ne peut pas devenir un pays sans usines.