Les chiffres du chômage du mois de mai ont été publiés hier et ils sont stables d'un mois sur l'autre ce qui constitue une bonne nouvelle. Néanmoins, ce résultat ne doit pas faire illusion : le taux de chômage va continuer de croître au cours des prochains mois. C'est ce que vient de confirmer l'Insee et la promesse d'inverser (durablement) la courbe du chômage fin 2013 faite par François Hollande paraît hors de portée. Bien sûr, l’État va accélérer sur les contrats aidés mais la réalité c'est que l'activité économique va rester faible et que sans croissance, pas de créations de postes. On connaît même avec précision le taux de croissance nécessaire pour inverser la courbe : 1,5%. C'est la loi d'Okun qui nous l'indique (voir graphique, source Recherche économique BNP Paribas).

Pour que le chômage baisse, il faut que l'emploi progresse au moins autant que la population active (qui croît de 0,7% par an) et il faut également qu'il compense les gains de productivité. Par ailleurs, notre taux de chômage structurel tourne autour de 9% ce qui est très élevé et cela constitue une difficulté majeure pour notre pays.

Au bout du compte, avec des perspectives de croissance faibles et malgré une sortie probable de récession dès ce trimestre, on ne peut pas imaginer voir le chômage baisser à court terme. Les projections calculées sur la base d'une croissance nulle cette année et de 0,8% l'an prochain montrent que le taux de chômage culminera à 12% fin 2014. Le chômage de masse c'est maintenant.