Jean-Marc Ayrault a pris tout le monde de court en annonçant les mesures de la réforme des retraites plus tôt que prévu. Un constat s'impose d'emblée : sur le plan politique, c'est bien joué. Le gouvernement a été habile et cette réforme qui s'annonçait explosive ne débouchera sur aucune mobilisation massive. Comment a-t-il réalisé ce tour de force ? D'abord en laçant des fausses pistes qui ont fait courir l'opposition et les syndicats pendant des mois. L'augmentation de la CSG en est le parfait exemple. Le gouvernement a croire que c'était une option retenue et tout le monde s'est battu contre pendant des semaines. Tout le monde s'est donc battu contre un adversaire fantôme puisque la CSG n'a pas été augmentée…Par ailleurs, l'essentiel de cette non-réforme se résume à une banale hausse des cotisations. Cette décision nuisible pour nos entreprises ne résout pas le problème du financement de nos retraites. Mais elle présente l'avantage incontestable pour le gouvernement de calmer les syndicats. Le gouvernement a donc été très habile et le meilleur exemple concerne le Medef qui s'est fait rouler dans la farine. Pierre Gattaz était très satisfait en début de semaine à la sortie de son rendez-vous avec Jean-Marc Ayrault. Ce dernier lui a laissé entendre qu'une nouvelle baisse du coût du travail était envisagée, sans lui dire quand ni de combien…Le réveil fut brutal pour le Medef avec la sensation d'avoir été très (trop) naïf.