L'affaire Leonarda a eu un mérite (et un seul) : montrer aux Français que les Socialistes ne sont pas clairs concernant l'immigration. Entre la ligne Valls et la ligne "sans-papiériste", pour reprendre l'expression de Chevènement, il y a un gouffre. Pourtant, il faut pouvoir parler de l'immigration de façon apaisée, sans stigmatisation et avec lucidité. Il y a quelques éléments qui me paraissent difficilement contestables. D'abord le fait que la France ne peut pas accueillir sur son territoire toutes les personnes qui souhaitent nous rejoindre. Nous n'en n'avons pas les moyens. Quel travail leur proposer ? Quel logement mettre à leur disposition ? A partir du moment où nous sommes d'accord sur cette évidence, il faut des règles et il faut que ces règles soient appliquées. C'est ce qui s'est passé avec la famille de Leonarda. Bien sûr, les expulsions sont forcément difficiles humainement mais elles sont inévitables. Ne plus expulser revient à régulariser tout le monde, ce n'est pas possible et ce serait très dangereux pour notre cohésion sociale. Une autre évidence s'impose à la lecture du cas Leornada : les délais pour étudier les demandes d'asile (avec les recours) sont beaucoup trop longs. Il a fallu presque 5 ans pour épuiser tous les recours et pour pouvoir expulser la famille. Pendant ce temps, les enfants sont scolarisés, les femmes concernées peuvent avoir des enfants nés en France…Il faut vite revoir l'ensemble de ces procédures pour éviter que les familles s'installent durablement sur notre territoire. La gauche joue un jeu dangereux avec l'immigration. La position consternante de Hollande sur le cas Leonarda n'a rien arrangé et renforce encore le FN. La France doit maîtriser ses flux migratoires, ne pas brader la nationalité française en naturalisant à tout va et réformer les procédures de demande d'asile.