Et François Hollande dissolvait l’Assemblée nationale ? Cette question n’a, à priori, aucun sens. Un tel acte signerait le retour immédiat de la droite au pouvoir.  Cela reviendrait à se faire hara kiri. Pourtant, le récent vote sur le pacte de stabilité porté par le nouveau premier ministre montre à quel point la fracture au sein de la majorité est importante. D’un côté des parlementaires qui suivent l’exécutif en traînant plus ou moins les pieds et de l’autre, des élus de gauche qui sont entrés en guerre contre le programme d’économie de 50 milliards d’euros. Oui vous savez, ces élus qui pensent encore que l’argent tombe du ciel, qu’un Etat peut sans contrainte voter des budgets en déficit pour distribuer un argent qu’il n’a pas. Cette gauche qui préfère envoyer la facture de la dette aux générations futures. Il y a une vraie rupture entre ces deux gauches. Je salue le changement de cap de François Hollande qui a enfin compris que nos entreprises sont trop affaiblies par une fiscalité écrasante et une réglementation étouffante. Le chemin est le bon. Mais le président de la République dispose-t-il d’une majorité pour aller au bout de son programme d’économie ? Rien n’est moins sûr. Le PS dispose d’une très faible majorité à l’Assemblée. De plus, parmi ces 291 députés socialistes, 41 ont refusé de voter pour le programme présenté par Valls le 29 avril…

Par ailleurs, avec une telle politique, le gouvernement aura de plus en plus de mal à récupérer les votes des écologistes qui sont sortis de l’exécutif et du PC qui est vent debout contre cette politique économique. Chaque vote important (budget, budget rectificatif…) sera un calvaire pour le gouvernement et pour François Hollande. Par ailleurs, et même si la politique économique mise en place actuellement va dans le bon sens, les résultats mettront du temps à arriver. Or, dans 2 ans à peine, la campagne pour l’élection présidentielle de 2017 va commencer. C’est demain. Le temps presse et  la popularité de François Hollande est au fond du gouffre. Comment pourrait-il remonter la pente d’ici 2017 ? C’est presque déjà perdu.

La seule solution qui peut lui permettre de gagner dans 3 ans c’est de dissoudre l’Assemblée nationale. En faisant cela, il remet la droite au pouvoir qui aura, comme le PS, toutes les difficultés du monde à réformer notre pays. Un tel scénario lui redonnerait de l’air et lui permettrait de préparer l’échéance avec plus de sérénité et une popularité qui remontera inévitablement. Mitterrand a été réélu en 1988 grâce à la cohabitation. Chirac également en 2002. Reste à trouver le prétexte de cette dissolution. Si les députés de gauche rendent la vie du gouvernement impossible, le prétexte est tout trouvé…

Dernier point : cette hypothèse a été évoquée par VGE et JL Borloo il y a 18 mois.