Victoire de la droite et du centre aux départementales : les 4 erreurs d’analyse.
La victoire de l’union de l’UMP, de l’UDI et du MoDem est nette, incontestable. Ces élections départementales ont fait basculer 28 départements de la gauche vers la droite et le centre. Certaines victoires sont très symboliques : comment ne pas évoquer le cas de la Corrèze, de l’Essonne, du Nord et des Bouches-du-Rhône ? Dans certains départements, la gauche n’a plus un seul élu…C’est le cas par exemple du Var. A deux ans des élections présidentielles, les commentaires vont bon train. A gauche de la gauche on réclame un « changement de cap ». Curieuse demande en réalité. En effet, si le peuple de France était assoiffé d’une politique de gauche, il voterait massivement pour le Front de gauche et les écologistes. Leurs scores ridicules viennent clore le débat. Mais d’autres analyses que l’on a souvent entendues depuis 3 jours sont également erronées. Voici les 4 principales :
- C’est Sarkozy qui a remporté l’élection. Faux : c’est l’union de l’UMP, de l’UDI et du MoDem. Par ailleurs, les électeurs qui ont voté pour les candidats issus de cette union ne voteront pas tous pour Nicolas Sarkozy lors de la primaire à droite, loin de là.
- L’UMP, l’UDI et le MoDem ont gagné grâce au programme proposé lors de ces élections. Faux. Il faut être lucide. Cette victoire c’est d’abord et avant tout la défaite de la gauche issue du rejet actuel du chef de l’Etat. Il serait naïf de croire que la droite est prête à gouverner, qu’elle a un programme et qu’elle est beaucoup plus crédible que la gauche. L’abstention massive et le vote FN rappellent tout le monde à l’ordre.
- Le FN peut arriver au pouvoir. Faux. Certes le score du FN est très élevé mais il ne pourra pas arriver au pouvoir. Marine Le Pen ne sera jamais présidente de la République. Malgré un score élevé au 1er tour de ces départementales, il n’y a que quelques dizaines de canton qui ont basculé vers le FN.
- François Hollande est cuit pour 2017. Faux. Rien n’est joué. Ce qui est fascinant avec l’actuel président de la République c’est qu’il a toujours été sous-estimé par ses adversaires. Avant la primaire par les Socialistes, pendant la campagne par Sarkozy et depuis son élection par tout le monde. Si la croissance revient, et elle revient (lentement mais elle revient), et si le chômage baisse d’ici 2017 (hypothèse crédible), alors le jeu sera très ouvert.