2017 : l’état des lieux
François Hollande termine son voyage aux Antilles avec son escale à Cuba à l'issue d'un déplacement qui ressemble à un lancement de campagne à 2 ans pratiquement jour pour jour de la prochaine élection présidentielle. L'occasion de faire un état des lieux candidat par candidat sachant qu'il est fort probable que Marine Le Pen soit au deuxième tour. Conséquence : le vainqueur sera désigné au 1er tour puisque celui qui sera qualifié face à Madame Le Pen au second tour, est sûr d'être élu.
Commençons par François Hollande. Pour le président sortant, le sujet est simple, il faut être au deuxième tour. Cela passe par deux éléments : l'inversion de la courbe du chômage d'ici fin 2016 et l'union de la gauche. Il ne peut pas se permettre d'avoir une multitude de candidatures à gauche. Il va donc surjouer la fibre écologique au cours des prochains mois et s'il faut introduire un peu de proportionnelle aux législatives, il le fera.
Nicolas Sarkozy. Il est convaincu d'être le meilleur, il est sûr de battre Juppé et Fillon lors de la primaire. Il est aussi convaincu que Hollande n'a aucune chance d'être élu et qu'il sera au deuxième tour face à Le Pen. La calendrier judiciaire est un obstacle qui potentiellement peut le mettre en difficulté. Il veut que l'UDI participe à la primaire et pense que son nouveau parti Les Républicains va faire revenir de nombreux centristes. Je ne serai pas de ceux là.
Alain Juppé. Il est déterminé. Il pense que Nicolas Sarkozy sera confronté à son parcours judiciaire et surtout, il mise sur une forte participation à la primaire pour pouvoir battre Sarkozy.
François Fillon. Il est distancé dans les sondages. Du coup, il mise tout sur son programme de rupture. Après le triste spectacle de l'élection pour la présidence de l'UMP (avec Copé), il part avec un handicap important.
François Bayrou. Officiellement il est avec Juppé mais il est à l'affût. Si Sarkozy remporte la primaire, il sera candidat avec une belle opportunité pour lui. Il pourrait récupérer une partie des voix des déçus du Hollandisme et une partie de l'électorat de centre-droit qui ne supporte plus Sarkozy.
Marine Le Pen. Elle est en train de régler le problème que lui pose son père depuis plusieurs années. Sa stratégie est payante : le FN augmente significativement son nombre d"élus et à chaque élection il progresse. En 2017, elle sera à un très haut niveau.
C'est impossible de faire un pronostic à deux ans du scrutin mais on ne peut pas exclure l'idée d'avoir un premier tour très serré avec 3 candidats autour de 25%.