Les primaires : un piège redoutable.
Les primaires sont souvent présentées comme une avancée démocratique majeure. C’est vrai qu’elles présentent un avantage important : elles permettent de départager des candidats qui ont l’ambition d’être président de la République et elles permettent (en théorie) d’éviter les divisions. Sur ce dernier point, la primaire de gauche nous montre que ce n’est pas toujours vrai puisque ni Mélenchon ni Macron ne sont dans cette bataille. La gauche sera très divisée au premier tour de la présidentielle.
Mais en réalité, la primaire de la droite et la primaire de la gauche nous montrent les limites de cet exercice. Pour gagner une primaire, il faut logiquement séduire l’électorat qui voter et qui est plus politisé que la moyenne des Français. Donc la campagne de Fillon était parfaite et les propositions du candidat ont séduit le coeur de l’électorat de droite. Le problème c’est que séduire 3 millions d’électeurs n’est pas suffisant pour être au deuxième tour de la présidentielle. C’est même l’inverse qui peut se produire. Ses propositions sur la sécurité sociale et sur la fonction publique ont fait fuir de nombreux électeurs du centre droit et du centre gauche, pour le plus grand bonheur de Macron. Si Fillon ne change rien dans son programme, il va décliner (c’est actuellement le cas). S’il change son programme, il sera accusé d’inconstance et de manquer de courage. Un piège redoutable. Ce piège pourrait également se refermer sur Hamon et sur son programme.
Le problème est bien résumé en effet, c’est ce que François Bayrou explique en disant que les élections primaires se gagnent sur les « noyaux durs ».
En ce qui me concerne je considère que la primaire est un aveu de faiblesse des partis.