Macron marche sur l’eau, pour le moment…
Jusqu’ici tout va bien, très bien même. Emmanuel Macron a réussi son début de mandat. Il l’avait pensé, il n’a pas commis d’erreur depuis sa prise de fonction. La nomination d’Edouard Philippe à Matignon fut un coup de maître politique. Dans la foulée de l’élection présidentielle, il a remporté haut la main les législatives. Sa majorité est si large que le MoDem devient accessoire pour gouverner. Il a les mains libres et dispose d’une Assemblée rajeunie, féminisée.
Tout va pour le mieux. Il n’y a qu’à voir l’enthousiasme des nouveaux députés découvrant l’hémicycle pour la première avec des étoiles dans les yeux. Leur émotion est bien compréhensible. La popularité de l’exécutif traduit cette euphorie ambiante. 64% des Français se déclarent satisfaits ou très satisfaits d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe.
Il faudrait quand même prévenir les nouveaux députés de la République en marche qu’ils passent actuellement la période la plus agréable de leur quinquennat. Les difficultés vont très vite arriver. La réforme du code du travail en sera une. Les nouveaux députés vont découvrir ce que c’est de se faire interpeller fermement sur un marché ou dans leur permanence. Cela peut être assez violent et l’inexpérience de bon nombre de nouveaux députés est un point faible.
C’est d’ailleurs un autre risque pour Macron : une Assemblée et des ministres très (trop) inexpérimentés. Face à Mélenchon, face à Le Pen il va falloir répondre. Pas facile. On a tous vu des vidéos de candidats de la République en marche complètement décalés pendant la campagne des législatives. Le ridicule de ces extraits ne les a pas empêchés d’être élus pour certains.
Le dernier risque que je vois pour le jeune président c’est de tomber dans l’arrogance de ceux à qui tout réussi. Son parcours exceptionnel et le sans faute réalisé jusqu’à présent peuvent le faire basculer (lui et son entourage) dans de l’arrogance. Attention à une communication trop verrouillée : des images parfaites sur les réseaux sociaux et une forme de mépris pour les journalistes.
En clair, le plus dur commence.