Iran : l’insupportable hégémonie américaine.
Autant démarrer ce texte par une mise au point : je ne suis pas anti américain et je considère que les USA restent nos alliés historiques. Pour autant, nos amis et alliés américains ont un comportement hégémonique insupportable sur la scène internationale. Ce qui vient de se passer avec l’Iran en est la plus belle des démonstrations.
Conformément à sa promesse électorale (au moins on ne pourra pas lui reprocher de ne pas tenir ses engagements), Trump a décidé de sortir unilatéralement des accords de Vienne sur le nucléaire iranien. Rappelons que cet accord arraché de haute lutte il y a plus de 3 ans, fut le résultat d’un long travail diplomatique multilatéral. Que les USA décident de sortir de cet accord, pourquoi pas. Mais qu’ils décident d’interdire aux Européens de faire du commerce avec l’Iran alors que l’Europe n’est pas sortie des accords de Vienne est insupportable. Pire, au moment où les sanctions entrent en application (depuis le 5 novembre), les États-Unis viennent de publier une liste de 8 pays (dont l’Inde et la Chine) qui pourront encore acheter du pétrole à l’Iran. En clair, les américains décident qui peut commercer avec qui. C’est un scandale. Ce sont les maîtres du monde et ils commandent. Face à cette attitude, on aurait pu penser (et espérer) que l’Europe réagisse. Mais non, la passivité européenne est à la fois incompréhensible et inacceptable. Tout le monde baisse la tête et accepte les décisions américaines. Les conséquences pour les entreprises françaises sont lourdes. PSA, Renault, Total, Airbus, Sanofi, Engie ont d’ores et déjà annoncé l’annulation des contrats passés avec l’Iran et le retrait du pays. C’est une honte.
De la même façon, l’extraterritorialité du droit américain pour toute transaction effectuée en dollar est inacceptable. Mais là encore, c’est le silence qui l’emporte.
Il faut que les dirigeants européens se réveillent. Notre Europe est puissante sur le plan économique et a les moyens d’entrer dans un rapport de force avec les USA qui n’ont pas à dire qui a le droit de commercer avec tel ou tel pays. Sauf à considérer (et accepter) que ce sont eux qui commandent.