Triste campagne
Dans à peine plus de deux mois nous irons dans l’isoloir pour participer à l’élection la plus importante de notre pays. Celle qui en structure la vie politique et qui conditionne son avenir. L’élection présidentielle est celle qui, historiquement, mobilise le plus les électeurs. Celle qui permet d’aborder les sujets les plus importants et qui cristallise les débats les plus passionnés de notre vie démocratique.
Au moment où j’écris ces quelques lignes, nous devrions être en pleine effervescence politique avec des débats riches, intéressants et passionnés. Nous en sommes bien loin. La tristesse a pris la main sur cette campagne et le désintérêt du peuple menace ce scrutin.
Comment expliquer ce constat ? Plusieurs éléments entrent en jeu.
- D’abord la crise sanitaire. Le Covid écrase l’actualité depuis deux ans. Pas un jour sans Covid et les Français ont plus la tête à la gestion quotidienne de cette crise (classes fermées, cas contacts, être soi-même malade…) plutôt qu’à l’élection présidentielle.
- Le président sortant pas encore candidat. Il est la cible principale de tous les autres candidats, et c’est logique. Mais pour le moment, il ne s’est pas encore déclaré même si sa candidature ne fait aucun doute. A partir du moment où le président sortant n’est pas encore monté sur le ring de la campagne, il est peu surprenant de voir les Français s’intéresser à la campagne d’un œil distrait.
- La faiblesse des idées et des candidats. Ce dernier point est essentiel. Si on s’ennuie, c’est avant tout parce-que les candidats sont ennuyeux et que leurs propositions n’accrochent pas les esprits. Peu d’idées nouvelles mais aussi des campagnes d’une platitude totale. Je suis frappé par le manque d’imagination des candidats et de leurs équipes.
Espérons que les choses s’emballent un peu d’ici le 10 avril. En tout état de cause, une campagne triste et des candidats faibles ne sont pas des arguments qui peuvent justifier l’abstention. Alors, les 10 et 24 avril, tous aux urnes !