Drame en Guadeloupe

Un homme a été tué par balles lors des émeutes en Guadeloupe. L’île est paralysée, les policiers sont visés par des tirs à balles réelles, les pompiers caillassés, bref c’est la violence qui prime depuis quelques jours. Ce n’est pas surprenant tant les appels à la "radicalisation" du mouvement ont été nombreux ces derniers jours. Besancenot (j’y reviendrai dans un prochain texte) est aux anges lui qui pense que seul "le rapport de forces est efficace" et que le mouvement en Guadeloupe est "exemplaire".

Face à cette violence l’État doit rester ferme. La violence est inacceptable, nous sommes dans une démocratie et rien ne justifie un tel déchaînement de haine. La situation est difficile ? Certainement pour beaucoup de nos compatriotes. La Guadeloupe souffre de nombreux handicaps auxquels la République se doit de répondre ? Sans aucun doute. Mais encore une fois, les casseurs doivent être mis hors d’état de nuire.

Pour le reste, au delà du malaise social actuel, se pose la question identitaire des Guadeloupéens. Lorsque l’on entend parler d’esclavage plus de 150 ans après son abolition, on peut se poser des questions. Lorsque l’on entend certains slogans du type "la Guadeloupe est à nous", on peut se poser des questions. En réalité, la question finale est simple : les Guadeloupéens veulent-t-ils encore faire partie de la République ? Je suis pour l’autodétermination des DOM-TOM et si le choix se porte sur l’indépendance il faut en prendre acte.

Flavien Neuvy

3 Comments

  • Cédric 20 février 2009

    Tout à fait d’accord pour l’autodétermination, c’est la voie la plus démocratique et elle permet de définir une appartenance : ceux qui votent oui se sentent français…

  • Kirsi 25 février 2009

    Il ne s’agit pas de cela.. En aucune façon est posé un quelconque problème d’autodétermination ou … D’ailleurs trés simplement, la Guadeloupe, comme la Martinque, la Bretagne ou la Corse ont elles réellement capacité à sortir de la République ? Il ne me semble pas. Et surtout ce n’est, dans le cas de cette crise, certainement pas l’objet du débat (on retrouve des slogans du type de ceux cités dans à peu prés tous les départements de France et de Navarre ..).
    « l’État doit rester ferme » ((j’irai même plus loin pour mapart ..) mais surtout il doit exister. Une démission de l’état ou une ignorance de ce qui est la crise sociale la plus longue et traumatisante de notre pays est impensable.
    Cette question récurrente de l’esclavage montre que nous n’avons pas su encore amener de vraies réponses à ce fait historique, que nous n’avons pas su le regarder et mettre en face des réponses appopriées permettant à ces populations de s’afranchir de ce boulet historique. Il faut se poser des questions car au regard de notre société, du traitement fait à ces départements, il est évident que nous n’apportons pas les bonnes réponses (si tentées qu’il en existe..), et que la pseudo paix sociale achetée à cout d’avantages sociaux(a mon avis ..) n’est en rien une voie perenne.

  • Flavien Neuvy 25 février 2009

    ok Kirsi sur l’idée que « n’avons pas su le regarder et mettre en face des réponses appropriées permettant à ces populations de s’affranchir de ce boulet historique » mais concrètement que fait-on ? Tu sais très bien que certains pensent « nos grands parents ont payé pour nous, maintenant à la France de payer pour nous ». Je sais que ce n’est pas la majorité de la population mais çà existe. Or on ne construit pas l’avenir de cette manière. Il faut se souvenir, surtout ne pas oublier (c’est encore plus vrai quand l’histoire est douloureuse) mais il faut se tourner vers demain. Or les Antilles ont des atouts incomparables : sites exceptionnels, population jeune, de l’énergie. Les Antilles peuvent aller de l’avant mais rien ne se fera tout seul, il faut se retrousser les manches.

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