Nicolas Sarkozy se trompe
Le discours de Toulon a bien eu lieu mais le contenu de cette intervention tant attendue est décevant. Le Président de république veut ainsi moraliser le "capitalisme financier"…
Deux remarques à ce sujet :
j’ai souvent sur ce blog fustigé les propos vides de sens de Ségolène Royal, force est de constater que "capitalisme financier" ne veut rien dire. Cette expression est bien pratique pour tout le monde : en devenant "financier", le capitalisme devient plus méchant et plus coupable encore. Sauf que cela ne veut rien dire. La finance, les marchés financiers sont partie du capitalisme dont la définition la plus simple est : système économique basé sur la propriété privée des moyens de production, la recherche du profit, la concurrence.
Deuxième remarque : Nicolas Sarkozy veut donc moraliser le capitalisme financier, est-ce possible, est-ce souhaitable ? Là encore l’erreur est patente. Le président de la république confond deux ordres qui n’ont rien à voir. La science économique n’a pas à être morale ou immorale : elle est amorale. Vous pouvez retrouver un livre particulièrement intéressant sur le sujet : Le capitalisme est-il moral ? d’André Compte-Sponville.
Un mot pour finir sur une dernière erreur du chef de l’État : il précise que si les banques françaises devaient faire faillite, les avoirs des Français seraient garantis par l’État (l’État, encore l’État, toujours l’État…). Il faut quand même que quelqu’un dise à Nicolas Sarkozy qu’aucune banque française ne fera faillite, tout simplement parce-qu’elles font bien leur métier et que les pratiques en matière de crédit à l’origine de la crise aux USA n’ont pas cours en France.
Flavien Neuvy
Bonjour,
Le terme capitalisme financier est en effet mal choisi. Pour ma part je parle d’économie financière et d’économie réelle ou physique. Le problème aujourd’hui est que la sphère financière est complétement déconnectée de la sphère réelle. Par exemple, la valorisation des entreprises est totalement déconnectée de la valeur de leurs actifs. Les flux sur les marchés financiers sont sans commune mesure avec ceux de l’économie réelle.
Je pense que c’est ce à quoi ce terme fait allusion.
Cordialement
Là où Sarkozy a raison, le capitalisme en tant que tel ne doit pas être remis en question. Nous avons des crises, les socialistes et communistes n’en ont pas, leur misère est toujours égale.
Le libre échange doit être maintenu, comme la concurrence. Il est par définition source de satisfaction des deux parties car il est libre.
Le problème vient de l’irresponsabilité de certains acteurs. Ici Sarkozy fait une erreur sur le remède, aider ceux qui se sont trompés avec l’argent du contribuable innocent est immoral
Le problème vient de perturbations monétaires, il a raison. Mais ce sont les Etats qui en sont la cause. Ils ont eux ou leur satellites monétaires le moniopole sur la monnaie.
La grave erreur de Sarkozy est de vouloir résoudre la crise par l’Etat et la régulation.
Sa vérité, il va falloir réformer (mais sera-t-il dans le sens de la liberté?), et l’Etat doit se moderniser.
Excuser pour la longueur.
J’ai écouté le disccour du Président Nicolas Sarkozy… Il me semble convaincant, car, face à cette crise mondiale financière, il est entrain de donner les réponses nécessaires qui prévoient les réformes à venir…
Cependant, et là il ne m’a pas du tout convaincu, afin de réguler les marchés, ne faudrait-il pas financer le RSA par le biais d’une taxe de 1,1 % prélevée sur les parachutes dorés perçus par des patrons d’entreprise ? En effet, il n’est pas normal que ce soient toujours les mêmes qui paient…
Par ailleurs, trop d’entreprises, pourtant bénéficiaires après paiement des salaires, des charges sociales et de l’Impôt, continuent à délocaliser, à concocter des plans sociaux, à monter des plans sociaux ou des plans de restructurations (boursières) ou des fusions…, entraînant
– la mise au chômage de milliers de salariés,
– la ruine des Communes, Départements et Régions où elles sont implantées !
Là, à ma très grande déception, aucune réponse n’a été trouvée à ce problème lancinant qui perdure !
Alors, pour ces entreprises-là, que je surnommerais : « sociétés-voyous » ou « Forcenés du Cac40 », il faudrait prévoir une taxe raisonnable, qui soit proportionnelle
– au nombre de salariés licenciés,
– au salaire annuel brut versé à chacun d’entre eux,
– à l’ancienneté dans l’entreprise de chacun d’entre eux…
Cette taxe pourrait être répartie, à parts égales entre :
– l’URSSAF.
– l’UNEDIC,
– Les Caisses de Retraite,
– Les Caisses d’Allocations Familiales,
– Les communes sinistrées,
– Les Départements sinistrés,
– Les Régions sinistrées,
– L’Etat, au premier chef, sinistré !
Encore faudrait-il créer une Caisse de Péréquation, chargée de répartir le produit de cette taxe…
Puis, est-il normal que les entreprises « défaillantes » ne soient pas invitées à rembourser, en outre, les Communes, les Départements, les Régions et l’Etat, qui leur auraient octroyé des aides à la création ou à l’installation d’entreprises ? Cette proposition avait été faite à juste titre par Marine Le Pen lors des Régionales « 2004 »
En réponse à Dominique,
Les plans sociaux ne seraient donc possibles que lorsque l’entreprise est en perte ? Tant qu’elle reste bénéficiaire, elle ne devrait pas se réorganiser, s’adapter ? Il faudrait donc attendre qu’elle tombe gravement malade pour mettre en œuvre des mesures utiles pour essayer de la remettre sur pied. Je pense que les entreprises doivent en permanence s’adapter, évoluer parce que le monde bouge, les clients et leurs attentes évoluent sans cesse. Le monde est ouvert, la concurrence est libre (nous sommes tous bien heureux d’acheter des produits importés pour pas cher) et nos entreprises doivent faire face à la concurrence des pays émergents, c’est une réalité économique que personne ne peut nier. Que faudrait-il donc faire ? Fermer nos frontières ? Ce n’est ni possible ni souhaitable. J’ajoute que beaucoup de nos entreprises ont des filiales dans les pays en développement et elles profitent donc de la forte croissance de ces pays. La mondialisation est également une chance pour notre pays mais on a toujours tendance à l’oublier.
Pour la taxe : vous pensez vraiment que la création d’une telle taxe résoudrait le problème de la compétitivité de notre pays (puisque le vrai problème est là)? Cette taxe n’aurait qu’un seul effet : faire fuir toutes les entreprises étrangères susceptibles de s’implanter en France.
Dernier point de votre message : les aides versées par les collectivités territoriales : je suis absolument contre toutes ces aides. Ce n’est pas au contribuable de subventionner les entreprises.
Flavien Neuvy
Flavien,
je ne faisais qu’une suggestion en parlant de ces taxes…
En effet, je trouve anormal et révoltant qu’une entreprise, qui n’est pas à perte, mais, qui, après paiement de l’Impôt, des salaires, des charges sociales, licencie pour délocaliser ses productions à l’étranger…
De plus, je trouve anormal qu’elle puisse, toujours étant bénéficiaire après paiement de l’Impôt, des salaires, des charges sociales, qu’elle puisse faire des plans sociaux, des restructurations, des fusions, entraînant des licenciements massifs…
Certes, il est compréhensible qu’une entreprise, qui subit des pertes importantes, soit, du fait de son chiffre d’affaires en baisse ou au plus bas, contrainte de licencier !
Cependant, c’est tout le monde capitaliste qui est à revoir… Sans pour autant fermer les frontières, il faudrait que l’Etat se montre beaucoup plus ferme, notamment à l’OMC, contre les pays, qui, du fait des bas salaires pratiqués, et de l’absence des protections sociale, se trouvent à pratiquer de la concurrence déloyale avec la France et les pays les plus riches de l’Union Européenne !
Alors, plutôt que de fermer les frontières (et j’y suis totalement opposé), ne faudrait-il pas prélever, sur les droits de douane payés à l’importation, un pourcentage qui pourrait être versé aux caisses de l’UNEDIC, de l’URSSAF, des Allocations Familiales, et de retraite ?
Par ailleurs, et là je suis d’accord avec vous, il faut cesser toutes ces aides qui sont accordées à ces entreprises !
Dominique,
On ne peut pas demander à la Chine de multiplier les salaires par 10 pour cesser de nous faire concurrence. C’est comme si un pays plus développé que le nôtre nous demandait de passer le SMIC à 10000 euros. Ce n’est pas possible. Les écarts entre les pays vont se réduire mais il faudra encore beaucoup de temps.
Flavien,
la Chine est peut-être un pays en voie de développement, quoique j’en doute fortement… Cependant, c’est un pays riche, qui a beaucoup de possibilités, de potentialités !
Rien n’interdit, à ses dirigeants, d’augmenter, quand il le veut, les salaires des Chinois…
Puis, il faudrait imposer des règles strictes dans nos vieilles nations… Sinon, tout va exploser !