Les émeutes de la faim,
Après une pause d’un peu plus d’une semaine due à un déplacement à l’étranger, je reprends l’activité du blog pour évoquer un sujet d’actualité qui révèle que l’enjeu du 21 ème siècle sera bel et bien l’accès à l’alimentation pour des milliards d’individus sur notre planète.
De nombreuses émeutes éclatent un peu partout dans le monde (Sénégal, Cameroun, Haïti, Nigeria…) pour protester contre la hausse des prix des denrées alimentaires de base qui servent à nourrir ces peuples (Riz, blé, maïs…). C’est clair : le défi le plus grand sera de pouvoir nourrir une humanité de 10 milliards de personnes. Imaginez : en France (et en Europe en moyenne), les ménages consacrent 14% de leurs revenus à l’alimentation. Dans les pays en développement, ce poste de dépenses représente 80 à 90% des revenus. L’impact d’une hausse de 100% des prix du riz en quelques mois est insoutenable pour ces populations.
Dans ce contexte, comment être, à priori, contre les OGM ? Les progrès dans ce domaine permettront d’augmenter la productivité des cultures, d’obtenir des rendements plus élevés et surtout, de pouvoir répondre à la demande croissante de certaines denrées alimentaires. Bien sûr, il faut pouvoir contrôler les essais. Mais être contre au nom du principe de précaution c’est prendre le risque de laisser une partie du monde au bord du chemin, incapable de manger à sa faim. J’ajoute que le principe de précaution peut se transformer en ennemi du progrès. Aurait-t-on pu inventer les vaccins si on avait opposé à toutes les expérimentations le principe de précaution ?
Pour finir, et pour illustrer les formidables espoirs que peuvent représenter les OGM, nous venons d’apprendre que le Burkina Faso (pays qui m’est très cher) a décidé de lancer la culture de 15 000 hectares de coton transgénique Bt. Ce coton résiste aux insectes qui ravagent les récoltes. A cause de ces parasites, la récolte est passée de 700 000 tonnes en 2006 à 360 000 tonnes en 2007. Un désastre pour ce pays très pauvre qui tire la majeure partie de ses revenus (400 millions de d’euros) des exportations de coton.
Grâce à ce coton Bt, le nombre de traitements insecticides va très fortement baisser et les rendements des cultures vont tripler. Qui peut s’insurger contre cette formidable nouvelle ?
Flavien Neuvy
Il ne faudrait pas qu’un seul semencier ait le monopole des semences OGM. Les conséquences seraient désastreuses.
Les OGM ont l’avantage de rendre l’usage des pesticides inutile et les paysans chinois , rien que pour cette raison, sont emballés. Les pestcides sont chers , dangereux pour le consommateur mais un poison pour les paysans qui appliquent les traitements.
Cependant on a déjà constaté des résistances des parasites à certains OGM par sélection de parasites « immunisés ».
Rien n’est simple.