La fracture socialiste,
La défaite de Ségolène Royal pourrait bien mettre à mal l’unité du PS. Pour l’instant, l’heure est à l’union sacrée avant les législatives. Mais après ? En réalité, le parti socialiste est profondément divisé depuis le référendum sur la constitution européenne. Cette fracture cachée pendant la campagne présidentielle risque de se transformer en fracture ouverte avec en ligne de mire, pour les protagonistes, la prise du pouvoir au PS.
Nous avons commencé à en percevoir les premiers signes au soir du deuxième tour avec un DSK très offensif et un Fabius lui aussi très offensif. D’un côté les "sociaux démocrates" (DSK, Kouchner, Rocard, Delors…..) qui pensent le PS a perdu car il n’a toujours pas su faire sa révolution idéologique et prendre acte de la fin définitive du communisme. De l’autre, la gauche du PS (Fabius, Mélenchon, Emmanuelli…) qui pense que si le PS a perdu c’est parce-qu’il n’a pas été suffisamment à gauche…..Au milieu de ce beau monde ceux qui pensent qu’il ne faut rien changer (Hollande, Rebsamen, Dray….).
On voit bien que les trois visions sont complètement opposées et que l’implosion du PS menace. H Emmanuelli a d’ores et déjà appelé à la création d’un "grand parti progressiste" lire ici.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je trouve que si cette implosion devait se produire, ce serait une mauvaise nouvelle pour notre pays. Notre république a besoin d’une majorité et d’une opposition fortes. Nous avons donc besoin d’une gauche moderne, libérée de ses racines marxistes et plus en phase avec le monde d’aujourd’hui.
Nous saurons très vite si le PS pourra sortir indemne de cette cuisante défaite présidentielle.
Flavien Neuvy
En effet, le PS est en mauvaise posture. Si Ségolène Royal fut bien légitimée pour être candidate du Parti Socialiste, un fossé s’est creusé entre la candidate et le Parti. Elle a voulu mener sa campagne hors du parti et des « éléphants », en toute liberté et indépendance. Mais en agissant de la sorte, elle s’est privée de la force politique du Parti, au contraire de Nicolas Sarkozy. En outre, le PS a désigné trop tardivement son candidat. Pour ma part, j’ai douté de ses capacités de leader, de même que Laurent Fabius (peu crédible dans son combat anti-libéral défendant le non à la Constitution européenne alors qu’il avait signé en tant que Premier Ministre l’Acte Unique en 1987) et Dominique Strauss-Kahn (brillant mais avait-il l’étoffe de Président de la République ?). D’un point de vue idéologique, en effet le PS est la rencontre de plusieurs tendances : sont-elles compatibles ? De ce fait, de mon point de vue, le discours de Ségolène Royal était flou, très abstrait et peu convaincant. Passé de l’opposition, où il fustige les « dérives » libérales de la droite, une fois au pouvoir, il mène des politiques d’accompagnement du capitalisme (privatisations…) : il a donc besoin de retrouver de la crédibilité et de l’audace en clarifiant enfin son discours idéologique, ainsi qu’un véritable charismatique pouvant mener cette rénovation.
M Olivier, je trouve votre analyse très pertinente. Bien que je pense que DSK a la pointure d’un président.
pour ma part je me sens proche des idées de DSK que je trouve brillant et une pointure au-dessus de Ségolène Royal. Maintenant son côté ‘intello » peut-il rencontrer la faveur des électeurs ?
pour ma part je me sens proche des idées de DSK que je trouve brillant et une pointure au-dessus de Ségolène Royal. Maintenant son côté ‘intello » peut-il rencontrer la faveur des électeurs ?