« Vous n’allez quand pas faire le jeu du Front national ? » Voici la phrase type que peuvent entendre à longueur de journée les centristes à propos de la future élection présidentielle. En effet, concernant la primaire lancée par le parti Les Républicains, la question de la participation de l’UDI se pose. Ce sont les adhérents qui en décideront le 20 mars prochain lors d’un Congrès. Mais le débat existe en interne, et à l’extérieur du parti. Celles et ceux qui sont favorables à une candidature de l’UDI lors de la prochaine présidentielle sont, au mieux, assez rapidement traités d’irresponsables, au pire accusés de faire le jeu du FN en voulant disperser les voix au premier tour.

L’argument qui consiste à dire qu’avec Marine Le Pen sûre d’être au second tour en 2017, il faut se rassembler dès le 1^er tour sous peine d’être absent du second est pertinent. C’est incontestable. La dispersion des voix à gauche en 2002 est à l’origine de l’échec de Lionel Jospin, ne l’oublions pas. Mais personnellement, je n’arrive à me satisfaire de cette réalité.

L’élection la plus importante c’est l’élection présidentielle. Pour un parti politique, ne pas être présent à cette élection est un vrai problème qui nuit à sa visibilité. Par ailleurs, il est très difficile d’admettre qu’il faudrait se ranger automatiquement derrière l’ex UMP à cause d’un Front national fort.

Pour le moment je n’ai pas fait mon choix sur la participation ou non de l’UDI à la primaire mais je trouve pénible le chantage au FN qui revient à dire « arrêtez de vouloir défendre vos convictions devant les Français, vous faites le jeu de l’extrême droite ».