Crise du « subprime »» américain, bientôt au tour de la France ?

Tout le monde a entendu parler de la crise du « subprime » cet été. Il s’agit des crédits immobiliers américains accordés aux ménages les moins solvables. Que s’est-il passé ? En réalité les établissements financiers américains ont accepté de prêter à ces ménages « à risque » car la conjoncture américaine le permettait. En effet, le marché de l’emploi était très dynamique, comme le marché de l’immobilier, et, en cas de difficulté, le ménage concerné pouvait revendre facilement son bien et pouvait ainsi solder son crédit. La hausse des taux aux Etats-Unis a bouleversé la donne. En effet, ces prêts « subprime »  sont des prêts à taux variables et la hausse des taux de la Fédéral Reserve a eu pour conséquence d’augmenter sensiblement les mensualités des crédits en cours.

Du coup, de nombreux ménages se sont retrouvés pris à la gorge et n’ont eu d’autres choix que de vendre leur maison le plus vite possible. Ces ventes massives ont tiré les prix de l’immobilier vers le bas puisque depuis le début de l’année les prix chutent. Du coup les ménages obligés de vendre ne récupèrent pas à tous les coups leur mise et le produit de la vente ne suffit pas toujours pour solder le crédit.

Sans entrer dans le détail, il faut savoir que le problème de ces créances douteuses réside dans le fait qu’on ne sait plus qui porte le risque final. En gros : si la banque A prête au ménage B 50 000 € et que celui-ci ne peut pas les rembourser, on pourrait penser que c’est la banque A qui porte le risque dans son bilan. Et bien non ! Et c’est çà le problème. Les banques se transmettent entre elles les créances via des fonds (c’est la fameuse titrisation).

En France la crise n’aura qu’un impact limité. D’abord parce que la majorité des emprunts ont été contractés à taux fixe. Ensuite parce que le marché de l’immobilier en France se porte bien. Les prix se stabilisent mais une chute brutale ne semble pas d’actualité. La demande de logements reste supérieure à l’offre (forte natalité) et le marché ne peut pas s’effondrer. Reste que les banques françaises bien que peu exposées, vont devoir provisionner des pertes dans leurs comptes du troisième trimestre.

Flavien NEUVY

3 Comments

  • Daniel 8 septembre 2007

    En principe, en France, la banque ne peut prêter qu’en fonction des revenus de l’emprunteur alors qu’aux USA la banque prête en fonction de la valeur du bien.
    Aussi, la France devraient être épargnée par tous ces problèmes.
    Mais , des banques comme la Société Générale et la BNP ont fait de ces prêts risqués aux USA. Les Sicav dites dynamiques devraient « dérouiller ». De plus, ces banques pourraient être condamnées
    pour avoir caché derrière dynamique la réalité de ces Sicav.
    De plus, je crois que c’est l’Allemagne qui risque d’être la plus touchée en Europe car c’est dans ce pays qu’il y a eu le plus de mises sur ce créneau.
    Enfin, en dehors de quelques lieux comme Paris qui sont déconnectés de la réalité du marché, l’immobilier est en baise pour les F1 et F2 en raison de l’arrivée sur le marché d’appartements construits avec la loi De Robien. Il faut savoir que l’on a construit autant ces dernières années qu’au début des années 70.
    Les loyers de F1 se négocient avec une baisse de 11%, ceux de F2 une baisse de 7%,ceux des F3 sont stables , les F4 et F5 sont en hausse d’environ 3%. Tout cela en moyenne sur la France en excluant Paris.

  • Flavien Neuvy 8 septembre 2007

    En fait les banques françaises sont très peu exposées au supbrime. Les banques allemandes beaucoup plus, c’est vrai. A noter que le marché monétaire n’a pas encore retrouvé son calme. La méfiance est de mise car on n’y voit pas encore très clair.

  • Daniel 8 septembre 2007

    La crise n’est pas due à une bulle mais au fait que certains craignent que la crise de l’immobilier aux USA freine la croissance dans le monde . Les USA étant encore le moteur du monde. Dans quelques mois , tout devrait rentrer dans l’ordre sauf qu’en Europe , les oeillères de M Trichet pourraient faire tout capoter.

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