Les leçons de la crise grecque
La crise grecque est riche d'enseignements. Le premier point consiste à souligner qu'un état n'est pas forcément beaucoup plus vertueux que certaines entreprises. La Grèce est le symbole de l'échec d'une politique laxiste menée depuis plusieurs années qui conduit dans une impasse financière. Vivre au-dessus de ses moyens en maquillant ses comptes ne peut pas mener bien loin. Mais si la Grèce est au cœur de la tourmente, elle n'est pas la seule à accumuler déficits et dettes depuis plusieurs décennies. La France est mal placée et ni les gouvernements de gauche ni ceux de droite n'ont su remettre un budget à l'équilibre depuis plus de 30 ans. Tôt ou tard, la facture se présente et elle est salée.
Le deuxième point concerne la solvabilité d'un État. Là encore, nombre d'adeptes de l'augmentation massive des dépenses publiques ont eu tendance à oublier qu'un État n'était pas au-dessus d'un certain nombre de règles et qu'un défaut de paiement est possible. Une faillite non car quoiqu'il arrive, un pays ne peut pas disparaître. Mais un État aux finances très dégradées peut se trouver dans l'incapacité d'honorer ses dettes. C'est arrivé à de nombreuses reprises par le passé. C'est d'ailleurs pour cette raison que les taux obligataires grecques à 10 ans se sont envolés (7,5% jeudi dernier). De même, Le coût de l'assurance sur l'obligation grecque (CDS, «Credit Default
Swaps») a bondit également jeudi , atteignant lui aussi des
niveaux record (470 points de base). En clair, pour emprunter et se financer, l'État grecque doit payer très cher pour une raison simple : le risque de défaut est tel que les prêteurs sont prêts à financer la Grèce seulement en échange d'une forte rémunération.
Troisième point : quelle humiliation pour ce pays d'Europe ! Sa mauvaise gestion le pousse à appeler au secours. Il a demandé de l'aide à l'Europe, il s'est assuré du soutien du FMI. Si la Grèce active le plan d'aide, elle se met sous la tutelle soit de l'Europe soit du FMI.