Opposer salaires et dividendes n’a pas de sens
Nicolas Sarkozy en déplacement à Issoire début avril avait relancé le débat sur les dividendes et les salaires. Il avait déclaré qu'il souhaitait «qu'on imagine un système qui fait qu'au moment où on augmente ce qu'on donne aux actionnaires (…) les salariés en aient une partie aussi». C'est simple comme raisonnement : à partir du moment où une entreprise augmente les dividendes, elle devrait augmenter les salaires. Sur le papier, l'argument est imparable mais…sur le papier seulement. En effet, si l'on retient cette idée, hausse des dividendes=hausse des salaires, il faut également accepter l'inverse, baisse des dividendes=baisse des salaires. Or, on sait bien qu'une telle option (la baisse des salaires) n'est pas envisageable. L'erreur consiste à vouloir transformer un résultat ponctuel (les résultats financiers varient d'une année à l'autre) en salaire définitif. Cette idée n'est pas la bonne. Il est très important de lier la rémunération des salariés à la performance de l'entreprise, mais pas de cette manière. On peut également noter que cela existe déjà : intéressement, participation, rémunération variable individuelle, primes d'objectifs…Il faut sûrement aller plus loin en particulier pour les salariés des PME qui ne bénéficient presque jamais de la participation et de l'intéressement.