Le «quantitative easing» de la BCE, attention aux illusions
La BCE va se lancer dans une opération historique : elle va lancer un «quantitative easing» massif. Le «QE» consiste à racheter des des obligations d’États à long terme sur les marchés. En échange de ces achats, la BCE crée de la monnaie, des liquidités nouvelles, qu’elle injecte dans les circuits financiers. En clair, elle va faire tourner la planche à billets à l’image de ce qu’ont pu faire les Banques centrales du Japon, des USA et d’Angleterre. Cette mesure était réclamée depuis longtemps par la gauche qui voulait que la BCE prête directement aux Etats. Pour autant, il ne faut pas se bercer d’illusions. En effet, un des objectifs des « QE » est de faire baisser les taux d’intérêts, or ceux-ci sont très faibles. La France, par exemple, emprunte à moins de 1% sur 10 ans. Le « QE » n’apportera rien de ce côté. Par ailleurs, l’exemple japonais nous prouve qu’injecter des dizaines de milliards dans l’économie ne fait pas repartir automatiquement la croissance. Mais, au-delà, de ces incertitudes, le risque principal de cette opération réside dans le fait que certains pourraient être tentés de stopper les réformes nécessaires. Le « QE » ne remplacera jamais les réformes que doivent conduire les Etats. Le seul intérêt à court terme est de voir la monnaie européenne baisser. Pour le reste, n’oublions jamais que l’argent ne tombe pas du ciel, même pour les Etats.
La BCE donne un peu de temps aux Etats pour mettre en place les réformes structurelles.
Les études montrent qu’un QE est efficace pour l’économie réelle quand le marché du travail est flexible et réactif.