La parité Euro Dollar,
Nicolas Sarkozy avait abordé ce sujet plusieurs fois durant sa campagne en indiquant son inquiétude face à la forte montée de notre monnaie face au dollar. Il faut revenir un peu en arrière pour bien comprendre l’ampleur de ce qui se passe. Fin 2002 nous avions une parité d’un euro pour un dollar. Pour prendre un exemple simple, imaginons qu’à l’époque deux avions en concurrence directe, un Airbus A320 et un boeing 737, valaient chacun 100 millions de dollar. Aujourd’hui ces deux mêmes avions vaudraient pour le 737 toujours 100 millions de dollar et pour l’A320 135 millions de dollar. Pas besoin d’être un savant économiste pour comprendre qu’il est moins facile de faire du commerce aujourd’hui qu’il y a un peu plus de 4 ans lorsque l’on est dans la zone euro.
La première question à se poser est de savoir pourquoi une telle envolée ? Pour une raison simple : l’Euro est un vrai succès et est devenu en peu de temps une monnaie crédible et la zone euro et une zone ou l’économie se porte plutôt bien avec une grande stabilité politique. Or les banques centrales (chinoises, japonaises…) qui disposent de réserves de change considérables sont en train de rééquilibrer leurs réserves en vendant du dollar pour acheter de l’euro. Premier enseignement donc, si l’euro est aussi fort c’est qu’il est victime de son succès. C’est une véritable réussite pour l’Europe et le pari était loin d’être gagné il y a 8 ans.
Le critique principale faite à l’euro fort c’est qu’il pénalise nos exportations puisque nos entreprises sont moins compétitives.Certains voudraient d’ailleurs y voir la raison de notre déficit commercial qui a touché les 30 milliards en 2006. Mais comment expliquer que l’Allemagne, qui opère avec la même monnaie et qui a donc la même contrainte que nous, arrive à dégager un excédent de plus de 100 milliards sur la même période? La réponse est plus à chercher dans le tissu économique allemand qui porte en lui des grosses PME capables de produire des produits à forte valeur ajoutée. Ces grosses PME manquent à notre économie et le Président de la République ne s’y est pas trompé puisqu’il se fixe comme objectif d’en augmenter fortement le nombre d’ici 5 ans.
Pour finir sur ce sujet, il ne faut pas oublier de souligner les effets positifs de l’euro fort. Le plus marquant c’est qu’un euro fort diminue l’impact de la hausse du prix du pétrole. En effet, le prix du baril de pétrole est libellé en dollar et la force de notre monnaie atténue les conséquences de la hausse des prix. Le prix du baril vient de battre un nouveau record à plus de 78 dollar. Si nous avions une parité totale entre l’euro et le dollar, nous aurions un prix du baril équivalent à plus de 110 dollar……Dernier point à ne pas négliger, toutes nos importations (produits high tech: ordinateurs, lecteurs MP3, lecteurs DVD, textile …..) sont moins chères et les consommateurs de la zone peuvent profiter de tous ces produits à des prix très attractifs.
En guise de conclusion je pense que jusqu’à 1,40$ pour 1€ les conséquences resteront limitées.Si les cours devaient toucher ou même dépasser les 1,50$ ce serait une toute autre histoire avec une pression qui serait certainement très forte sur la BCE et son gouverneur JC Trichet.
Flavien Neuvy
On sait aussi que l’économie allemande est toujours la première à redémarrer car elle est très forte dans la production de biens à destinations de l’industrie en particulier les machines. Elle fournit avec les Etats-Unis et le Japon une grande partie des machines utilisées par l’industrie mondiale et en particulier l’Asie et l’Europe de l’Est qui ont de gros besoins.
La France est très mauvaise dans ce domaine par contre (loin derrière ces trois pays
ainsi que l’italie, la suisse, et les pays asiatiques eux même) et cela ne vient pas que de la taille des PME.
Sur le high-tech le gros problème c’est que nous n’avons que très peu d’acteurs dans ce domaine
Ce que tu dis, Bertrand, est juste. Ce qui renforce le caractère remarquable du redémarrage de l’Allemgne c’est qu’elle a du absorber le choc économique de la réunification.