Devoir de mémoire, devoir d’oubli.
Pinochet est mort ce dimanche 10 décembre 2006. Il est mort sans avoir rendu compte devant la justice de son pays des crimes dont il était accusé. Ce n’est pas faute, pour nous la France, d’avoir dénoncé ses crimes et réclamé son jugement. On peut même dire que notre pays a fait preuve de beaucoup de panache dans la dénonciation des crimes fascistes du dictateur déchu.
On ne cesse de nous rappeler le "devoir de mémoire" à l’égard des crimes Nazi et Fascistes. Nous n’oublions rien de ces crimes qui ont marqué l’histoire du 20 ème sciècle.
Mais, j’aurais bien aimé entendre nos responsables politiques faire preuve d’autant de zèle pour réclamer l’extradition du "Négus rouge" Mengistu Haïlé Mariam l’ex-dictateur Ethiopien de 1974 à 1991. Celui-ci vient d’être reconnu coupable de génocide par la justice éthiopienne. Ce nom de Mengistu Haïlé ne dira probablement pas grand chose aux jeunes lecteurs et je me propose de résumer son brillant parcours en tant que boucher sanguinaire communiste.
Mengistu Haïlé Mariam arrive au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat mené par une junte marxiste nommée Le Derg en 1974. Il devient Président de l’Ethiopie en 1977. Premier fait d’arme pour le nouveau tyran : tuer son prédécesseur en l’étouffant avec son oreiller. Il décide alors de l’enterrer dans son palais sous son bureau. Le ton est donné. Le jeune marxiste applique alors les recettes infaillibles du communisme : la terreur rouge se met en place de 1977 à 1978 avec précision.
Des dizaines de milliers d’opposants sont torturés et tués. L’Union Sovietique est un précieux allié pour Mengistu. Puis viennent les terribles famines de 1984 et 1985. C’est, hélas, un grand classique du communisme. Le recours aux grandes famines comme arme de guerre a été systématique dans tous les régimes marxistes. Le tyran marxiste n’a pas hésité à utiliser des bombes au napalm et des bombes à fragmentation pour lutter contre ses opposants dans les régions rebelles.
Selon les estimations les plus sérieuses, le Derg est responsable d’au moins 600 000 morts.
En 1991 les rebelles érythréens envahissent la capitale Addis Abeba et renversent alors le régime du Derg.
Alors comment va le tyran ? Très bien merci pour lui. Il est réfugié politique au Zimbabwe ou son ami Mugabe lui assure une retraite dorée bien méritée à l’interieur d’un bunker. Mugabe, coupable lui aussi de nombreux crimes, a d’ores et déjà annoncé que jamais Mengistu ne serait extradé. Ben tiens…Entre amis quand on peut s’aider.
Le silence de le France est ahurissant. Comme si au devoir de mémoire pour les crimes Nazi et Fascistes, s’opposait un devoir d’oubli pour les crimes communistes. Je précise que nos unijambistes de la mémoire sont aussi fébriles lorsqu’il s’agit de dénoncer les Castro, Kim Jong Il……
Je vous invite à lire ces articles à ce sujet :
Flavien Neuvy
A propos de Cuba et de son « leader » versus Pinochet, on peut aller lire un (court) article à cette adresse :
http://revolutionbleue.over-blog.com/