Le portrait robot du député français,
Un livre très instructif sur la composition de l’Assemblée nationale vient d’être publié aux Presses de Sciences po : « Qui sont les députés français ? Enquête sur des élites inconnues ».
Les auteurs, Olivier Costa et Eric Kerrouche, mettent en avant le fait que notre Assemblée nationale n’est pas sociologiquement représentative de la France.
Pas ou peu de députés issus de l’immigration. Peu de femmes (107 soit 18%) même si leur nombre augmente par rapport à 2002.Plus de 50 % des députés sont fonctionnaires (ils représentent 1 actif sur 5 en France). Il y a donc une sur représentation des fonctionnaires liée à la facilité avec laquelle ils peuvent se mettre en disponibilité pour exercer leur mandat. Il n’y a pour eux aucune prise de risque puisqu’en cas de défaite, ils reprennent leur poste initial. Pour celui qui travaille dans le privé, faire de la politique constitue une prise de risque énorme. En cas d’élection, le nouvel élu issu du privé doit, bien souvent, démissionner. Cette différence pose le problème du statut de l’élu qui devrait, à mon sens, être révisé.
Voici donc le portrait robot du député français : homme blanc, quinquagénaire, diplômé, fonctionnaire et détenteur d’un mandat exécutif local. Il y a beaucoup de travail à faire pour inverser la tendance. Je ne peux finir ce texte sans saluer, une nouvelle fois, l’audace du président Sarkozy qui a nommé de nombreux ministres jeunes, issus de l’immigration et qui a confié des ministères importants à des femmes.
Flavien Neuvy
Concernant la représentativité des femmes, la loi sur la parité oblige en théorie les partis à présenter autant de femmes que d’hommes aux élections, mais comme la loi permet aux partis de contourner cette obligation par le paiement d’amendes, elle a donc peu de chance d’être effective. Cale dit, les partis disposent-ils du potentiel de candidates ? La fonction de député est-elle compatible avec les contraintes familiales qui pèsent sur elles.
Concernant la sureprésentation des fonctionnaires, comme tu le suggères, il faudra prévoir un statut plus protecteur des salariés provenant du secteur privé.
Enfin, l’introduction d’une dose de proportionnelle n’était pas un moyen également de diversifier le « portrait robot » des députés ?
et également de limiter le cumul des mandats ?
Avec la suppression du Sénat, environ 300 députés, plus de conseils généraux , regroupement de communes, il serait plus facile d’avoir des élus plus représentatifs. De l’efficacité et des économies, voilà ce qu’il faut rechercher et non des parités gadgets.
A Olivier : oui la proportionnelle est une solution à condition qu’elle soit maîtrisée.
A Daniel : tout à fait d’accord pour la suppression des conseils généraux. Nous avons trop de collectivités territoriales.