L'UMP est en crise. En réalité, il s'agit de plusieurs crises. Le parti fait face à une crise financière, à une crise de leadership et à une crise programmatique. C'est beaucoup pour une seule et unique famille politique. Je suis resté à l'UMP plus de 8 ans et j'y ai gardé de nombreux amis. Autant dire que la situation actuelle du parti ne me fait pas plaisir, loin de là, et l'UDI ne profite pas des problèmes à répétition de son allié naturel. Les malheurs des uns ne font pas le bonheur des autres.

Reprenons les problèmes de l'UMP un par un.

Le leadership d'abord. Le vrai faux départ de Nicolas Sarkozy en 2012 après sa défaite a paralysé l'ensemble du parti qui s'est embourbé dans une crise politique invraisemblable avec la lutte terrible entre Fillon et Copé l'an dernier. Le retour programmé de Sarkozy devrait ravir une majorité d'adhérents mais ne suscite guère l'enthousiasme des Français. En effet, seuls 40% d'entre eux souhaitent son retour…De leur côté, Fillon, Jupé et Bertarnd semblent bien décidés à se présenter aux primaires de 2017…La guerre n'est pas finie, les mois prochains s'annoncent difficiles.

La crise financière ensuite. Le parti est criblé de dettes (80 millions). Bygmalion a bien été servi. On en apprend tous les jours sur les comptes de l'UMP. Et parfois, les informations laissent sans voix. Ainsi, Nadia Copé a bénéficié de 24 000 euros de billets d'avion réglés par l'UMP. C'est sidérant et consternant. Je pense bien sûr à tous ceux et toutes celles qui on payé pour le Sarkothon et qui doivent être écoeurés. 

La crise programmatique enfin. Cette crise est grave, très grave. Quelles sont les propositions de l'UMP ? Aucun bilan n'a été fait du quinquennat de Sarkozy. C'est un sujet tabou que personne n'ose évoquer. Et pourtant, qui peut dire que tout a bien fonctionné entre 2007 et 2012 ? Un bilan s'impose. Pour éviter de faire les mêmes erreurs à l'avenir et surtout pour proposer un projet nouveau et ambitieux pour la France. Pour le moment il n'y a rien, pas une idée, pas une proposition. C'est d'autant plus regrettable que la seule à profiter de la décomposition de l'UMP c'est Marine Le Pen.