A propos du 17 novembre.

Le mouvement des gilets jaunes a pris de l’ampleur. La journée de contestation du 17 novembre semble inquiéter le gouvernement. Je suis très surpris de voir que le gouvernement a été pris de court par ce mouvement. A prix du pétrole constant, la trajectoire de la taxe carbone telle qu’elle est prévue me semble très difficile à tenir pour que ce soit socialement et économiquement acceptable par les ménages et les entreprises. Si, en plus de la hausse des taxes, les prix du pétrole augmentent significativement, cela deviendra intenable.

L’explication avancée est de dire qu’il faut réduire notre dépendance au pétrole et qu’il faut lutter contre le changement climatique. Le problème c’est que cette volonté se traduit par des résultats inverses. En effet, les automobilistes qui changent de voiture optent pour un modèle essence ( à la place du diesel). Ces voitures consomment plus de pétrole et émettent plus de CO2 au kilomètre parcouru. Formidable résultat.

L’exaspération actuelle s’explique aussi par la forte hausse des prix du diesel. Depuis plus de 40 ans, l’Etat incite les Français à acheter des voitures diesel pour réduire notre dépendance au pétrole. Il y a 10 ans, à l’issue du grenelle de l’environnement, un bonus écologique a même été créé pour inciter les Français à acheter encore plus de diesel. Aujourd’hui, alors que 20 millions de diesel roulent sur nos routes, on augmente les prix du diesel. Les Français ont le sentiment d’avoir été piégés.

Alors faut-il participer à la journée de contestation le 17 novembre ? Chacun fait ce qu’il veut évidemment. De mon côté je ne participerai pas à ce mouvement pour plusieurs raisons. D’abord l’idée de bloquer un pays ne fait pas partie des actions que je peux envisager. Ensuite, je vois bien que ce mouvement de mécontentement sincère est en partie instrumentalisé par des partis politiques qui appellent à manifester (LFI, DLF, RN, LR…). On voit bien également à travers les tracts que les extrêmes sont à la manœuvre. En particulier ceux qui attendent le grand soir. « Bloquons tout, répression, esclavagisme… ». Sans moi.