Chômage et fiscalité, les deux boulets du quinquennat de François Hollande.

La fin du quinquennat approche. L’heure du bilan aussi. La promesse était belle : nous allions avoir le changement. Le changement c’est maintenant ! Le candidat socialiste l’a martelé avec conviction pendant toute sa campagne. Il était sûr que Nicolas Sarkozy était responsable de tout et que "Lui Président" allait tout remettre dans le droit chemin. Avec une mauvaise foi évidente mais efficace sur le plan électoral, le PS a fait porter la responsabilité de la crise sur les épaules de l’ancien président. Toujours avec cette mauvaise foi propre au monde politique, ils font croire aujourd’hui que le contexte économique mondial  est aussi mauvais que lors du précédent quinquennat. C’est absolument faux et la crise systémique de 2008 – 2009 était d’une ampleur sans commune mesure avec ce que nous vivons aujourd’hui. En 2009, le PIB mondial s’est contracté de 1,1%, en 2014 la croissance dans le monde a été de 3,1%. Par ailleurs, notre économie bénéficie d’une conjonction d’éléments exceptionnellement favorables : des taux d’intérêts très faibles (bon pour l’économie du pays, bon pour les finances publiques compte tenu de notre endettement colossal), un prix du pétrole en chute libre sur un an (très bon pour le pouvoir d’achat des ménages) et un euro qui a baissé. Difficile de dire que c’est l’action politique de François Hollande qui est à l’origine de ces phénomènes. En dépit de tous ces facteurs très favorables, la croissance dans notre pays reste poussive (1,2% attendus cette année et 1,6% l’an prochain). A la lecture de ces chiffres, on ne peut s’empêcher de sourire en relisant les prévisions de croissance « prudentes et réalistes » du candidat Hollande qui nous promettait une croissance comprise entre 2 et 2,5% à partir de 2015…

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Rappelons enfin que lors des deux dernières années du mandat de Nicolas Sarkozy, la croissance française a été de 2% en 2010 et 2,1% en 2011.

Mais au-delà des chiffres, ce qui frappe aujourd’hui c’est de voir à quel point l’exécutif est englué dans un marasme et une absence de résultat qui désespère  les adhérents du PS et qui fracture la gauche entre ceux qui veulent poursuivre la politique actuelle et ceux qui réclament « un coup de barre à gauche ». L’échec de François Hollande et de sa majorité se traduit par une impopularité élevée. Aux yeux de l’opinion publique, c’est le président des impôts et du chômage. La hausse brutale de la fiscalité décidée en début de mandat laissera des traces indélébiles malgré l’agitation du moment qui consiste à annoncer des baisses d’impôts. Le 19 août le président annonce qu’il poursuivra la baisse des impôts « si la croissance s’amplifie en 2016 », le lendemain il assure qu’il y aura des baisses d’impôts en 2016 « quoiqu’il arrive ». On note l’improvisation de l’annonce (comme souvent) et surtout on sent que les élections approchent.

Concernant le chômage, les chiffres sont cruels : il y a pratiquement 3 ans jour pour jour, François Hollande promettait l’inversion de la courbe pour septembre 2013. Aujourd’hui, des records de chômage sont battus pratiquement tous les mois. Le nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A est passé au-dessus de la barre sidérante et consternante des 3,5 millions. Il est fort probable que le chômage commence à baisser en 2016, mais cette inversion de la courbe risque d’être assez limitée.

Vous l’avez compris, le changement c’est pas terrible.