Gilets jaunes : on va dans le mur.

Le mouvement des gilets jaunes prend une sale tournure. A la Réunion, les émeutes font des dégâts considérables. En métropole, le bilan est lourd : 2 morts, des centaines de blessés. Un bilan incroyable. La journée de samedi s’annonce dangereuse. Les gilets jaunes sont infiltrés par des groupuscules d’extrême gauche et d’extrême droite qui cherchent à mettre le pays KO.

Le point de départ est connu : les prix des carburants qui étaient montés à des niveaux très élevés portés par une forte hausse des prix du pétrole et la montée des taxes et en particulier de la taxe carbone.

Le gouvernement a d’abord négligé la grogne. Puis, dimanche soir après le début du mouvement, le premier ministre a pris une posture fermée. N’ouvrant aucune porte. Dangereux. D’autant plus dangereux que se sont ajoutées des revendications diverses et variées impossibles à satisfaire.

La montée en puissance de la taxe carbone au cours des prochaines années n’est pas tenable. Ni socialement, ni économiquement. La hausse des prix du carburant touche de plein fouet les personnes des premiers déciles de revenus. En clair, moins vous avez d’argent, plus vous êtes impacté. Pour le moment, les prix ont baissé de 25% par rapport au plus haut d’il y a 1 mois et demi. Mais les prix peuvent repartir à la hausse à tout moment. De plus, dès janvier, l’absurde réforme du prélèvement à la source va entrer en application renforçant le sentiment négatif sur le pouvoir d’achat. Tout cela fait un cocktail explosif dont on connait l’issue : le gouvernement reviendra sur la hausse des taxes. La seule incertitude c’est de savoir quand cela se passera. Dans 1 mois, dans 3 mois, dans 6 mois ou plus tard. Cela dépendra des prix du pétrole mais c’est couru d’avance.

J’ai rencontré par hasard Gérald Darmanin (Ministre de l’Action et des Comptes publics) hier soir à l’Élysée à l’occasion de la réception des maires de France par le président. Je l’ai alerté sur cette trajectoire de la taxe carbone. Son attitude et sa réponse furent consternantes. Je n’en dirai pas plus mais c’était pathétique.