Droit de vote des étrangers : c’est non.

Le député de la Vienne, Sacha Houlié, a déposé une proposition de loi visant à « accorder le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales » à tous les étrangers. Rien de nouveau puisque cette idée circule à gauche depuis très longtemps et visiblement le député de la Vienne a besoin de faire parler de lui. Je suis très hostile à cette idée depuis toujours. J’avais publié un article en 2014 sur le site de L’Obs pour en expliquer les raisons. J’en reprends ici les principales idées.

Un scrutin local a un impact national

Les défenseurs de cette idée proposent d’accorder le droit de vote aux seules élections municipales, François Hollande a d’ailleurs pris soin de le préciser lors de son interview. Première question : pourquoi ceux qui sont favorables au droit de vote des étrangers veulent le limiter aux seules élections locales ? Il y aurait donc une République à plusieurs vitesses ? Si parmi les lecteurs de ce texte il y en a qui peuvent m’expliquer ce point, je suis preneur d’une discussion.

Par ailleurs, il faut noter que ce sont les élus locaux qui élisent les sénateurs. Donc, concernant les municipales, on ne peut pas évoquer un scrutin strictement local sans impact national.

Le peuple souverain est le peuple français

Ensuite, le principal argument avancé par ces mêmes personnes est d’expliquer qu’à partir du moment où les étrangers paient leurs impôts locaux, ils devraient avoir le droit de désigner leurs élus locaux. Ah bon ? Payer des impôts=droit de vote ? C’est absurde et d’ailleurs, si ce raisonnement était logique, il serait également valable pour les élections nationales puisque les étrangers paient également de la TVA, l’impôt sur le revenu…Par ailleurs cela reviendrait à rétablir le suffrage censitaire. Absurde.

Pour mémoire, notre république fonctionne sur le principe simple du peuple souverain. C’est le peuple français qui désigne par le vote ses représentants. Accorder le droit de vote aux étrangers c’est abandonner une partie de cette souveraineté. Ce n’est pas possible.

Du principe de réciprocité

Alors on pourrait objecter que les Européens membres de l’UE peuvent d’ores et déjà voter et se présenter aux élections municipales. Alors pourquoi pas les autres ? Deux réponses : d’abord nous avons un espace commun et des règles communes avec les pays des étrangers concernés par ce droit de vote.

Ensuite et surtout, il y a un principe de réciprocité. Si un Portugais habitant en France peut voter pour les élections municipales (et européennes), l’inverse est également vrai : un Français peut voter aux mêmes élections au Portugal. Si demain nous donnons la possibilité aux Chinois ou aux Tunisiens de voter en France, croyez-vous que les Français habitant en Chine ou en Tunisie feront de même ? Non, bien sûr. Il n’y a donc aucune raison de voter une telle loi.

Cette loi n’a aucune chance de passer

Je suis donc défavorable au droit de vote pour les étrangers. Ayant habité longtemps à l’étranger avec mes parents, il ne nous est pas venu à l’esprit une seconde de nous mêler de la politique menée par les gouvernements des pays dans lesquels nous habitions. Cela ne nous regardait pas et il était bien naturel de ne pas nous occuper des affaires intérieures de ces pays même si mes parents payaient leurs impôts sur place.